La facture globale des importations des produits alimentaires demeure toujours élevée, malgré les mesures de contingentement adoptées par le gouvernement au début de l’année.
Selon les chiffres des douanes, repris hier par l’APS, la facture des importations des produits alimentaires a connu une légère hausse durant les dix premiers mois de 2018. La facture des produits alimentaires, qui a représenté près de 19% de la structure des importations algériennes, a atteint 7,25 milliards de dollars entre janvier et fin octobre 2018, contre 7,12 milliards de dollars durant la même période de 2017, en hausse de 130 millions de dollars (+1,83%), précise le Centre national des transmissions et du système d’information des douanes.
La facture alimentaire s’est alourdie essentiellement en raison de l’augmentation des achats des groupes céréales, semoules et farines ainsi que des tourteaux et résidus de l’extraction de soja. Les importations des céréales, semoules et farines, qui ont représenté plus de 36% des importations durant les dix premiers mois 2018, ont grimpé à 2,61 milliards de dollars contre 2,27 milliards de dollars, soit une augmentation de 340 millions de dollars (+15%). Quant aux achats des tourteaux et résidus de l’extraction de soja, ils se sont chiffrés à 583,84 millions de dollars contre 361 millions de dollars, en hausse de 222,84 millions de dollars (+61,73%). En revanche, cinq principaux produits alimentaires (lait et produits laitiers, sucre et sucreries, café et thé, légumes secs et viandes) ont connu des baisses.
Ainsi, le lait et les produits laitiers ont été importés pour 1,203 milliard de dollars contre 1,226 milliard de dollars, en baisse de 23 millions de dollars (-1,86%). Selon des économistes, le système de subvention en vigueur, pour le lait et les céréales, est un obstacle rédhibitoire face à l’objectif de sécurité alimentaire poursuivi par les autorités publiques depuis longtemps. Concernant les sucres et sucreries, ils ont été importés pour 717,85 millions de dollars contre 913,38 millions de dollars, soit une diminution de 195,5 millions de dollars (21,41%). Les légumes secs ont également reculé à 247,71 millions de dollars contre 314,62 millions de dollars, en baisse de 67 millions de dollars
(-21,3%). Les importations des viandes ont également régressé à 154,75 millions de dollars contre 174 millions usd, en baisse de 19 millions de dollars (-11,04%). Même les importations de café et de thé ont diminué à 303,33 millions de dollars contre 367,5 millions de dollars, soit une économie de 64 millions de dollars. Le reste du groupe des produits alimentaires a été importé pour 1,42 milliard de dollars de janvier à fin octobre 2018, contre 1,49 milliard de dollars à la même période de 2017. Par ailleurs, la facture d’importation des médicaments a augmenté de 12,76%.
Elle a atteint, durant les dix premiers mois de l’année en cours, 1,796 milliard de dollars contre 1,593 milliard de dollars à la même période de l’année passée, en hausse de 203 millions de dollars, alors que sur le marché, on évoque une pénurie de médicaments. Visiblement, les importations des produits alimentaires semblent résister aux différentes mesures de contingentement adoptées par le gouvernement.
Le droit additionnel provisoire de sauvegarde applicable aux opérations d’importation de marchandises, institué par la loi de finances complémentaire 2018 et fixé entre 30% et 200%, risque, lui, d’être inefficace. Certains analystes soulignent que ce droit concernerait des produits dont le poids sur la facture d’importation n’est pas significatif.
Meziane Rabhi