Malte assure pour la 1ère fois la présidence tournante de l’UE

Malte assure pour la 1ère fois la présidence tournante de l’UE

BRUXELLES – Malte qui assurera la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne (UE) au cours des six prochains mois, pour la première fois dans son histoire, devrait permettre d’enregistrer des avancées sur les questions sécuritaires et migratoires, estiment les eurodéputés maltais.

« Les questions sécuritaires et migratoires doivent rester une priorité. J’espère qu’une attention plus grande sera portée à la situation générale en Méditerranée », a préconisé l’eurodéputé David Casa pour qui la sécurité des routes migratoires et la question de l’immigration illégale constituent toujours « un enjeu majeur à résoudre de manière décisive ».

Selon Casa, le Brexit constitue « un défi sans précédent » car les négociations qui s’annoncent déjà « complexes » devraient « façonner l’UE pour les décennies à venir ».

Le député européen Alfred Sant espère, de son côté, « voir des progrès sur la question migratoire et sur les politiques en Méditerranée ».

« Avancer en matière de politique migratoire constitue une priorité pour ces prochains mois. Nous avons besoin d’un système d’asile fondé sur le principe de solidarité et de dignité en ce qui concerne la relocalisation des réfugiés », a plaidé Miriam Dalli, dans une tribune consacrée à la présidence maltaise, sur le site du Parlement européen.

Les récents développements politiques en Europe, a-t-elle poursuivi, représentent de nombreux défis, y compris le Brexit et les élections à venir dans certains pays qui peuvent changer la dynamique de l’UE toute entière.

Sans sous-estimer la question du Brexit, l’eurodéputée Therese Comodini Cachia pense qu’intéresser davantage les citoyens aux affaires européennes et rendre le travail des institutions plus en phase avec les difficultés rencontrées par les Européens « constitue le plus grand défi de cette présidence ».

La députée européenne Marlène Mizzi espère également « voir des progrès concernant l’immigration, le marché unique numérique, la sécurité et l’inclusion sociale ».

Selon Ian Borg, député au parlement de Malte et « secrétaire parlementaire en charge de la présidence maltaise de l’UE », cette première présidence de l’UE exercée par Malte est « très spéciale », parce que l’UE se voit confrontée à des défis importants.

« Le Brexit survient à un moment où la confiance entre Etats membres est limitée et où il est question de fragmentation. Il faut convaincre les citoyens que l’UE défend leurs intérêts », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse, organisée en novembre, dans la perspective de la présidence maltaise.

L’UE doit mettre les préoccupations des citoyens au cœur de ses politiques, a-t-il estimé, soulignant que l’Union ne doit pas également « créer de tensions supplémentaires sur le continent et mettre en avant des réformes ».

La présidence tournante du Conseil de l’UE est privée de pouvoir : elle ne représente que la présidence technique des Conseils des ministres européens. Les prérogatives temporaires de Malte, plus petit pays de l’Europe, consistent à définir l’ordre du jour.