Nos écrits au ministre demeurent sans réponse depuis deux ans», a-t-elle déploré, ajoutant : «Les lacunes de connaissances et celles de la formation on fait de nous des matrones plutôt que des sages-femmes professionnelles». «L’encadrement aujourd’hui n’existe plus, même dans les grandes structures hospitalières. Il y a un réel manque de savoir et de connaissances chez ces sages-femmes», a-t-elle encore regretté. Pour empêcher l’abus de poursuites judiciaires à l’encontre de ces sages-femmes, la représentante a indiqué que celles-ci «ont besoin d’une couverture juridique. Il est temps, même pour les avocats des hôpitaux, de connaître la profession de ces sages- femmes pour les mieux défendre», a appelé Mme Guerrouche. Dans la plate-forme de revendications qu’elles ont adoptée, les sages-femmes demandent la révision de leur statut et la définition des tâches et des compétences ainsi que la révision des nomenclatures des médicaments par rapport aux nouvelles missions citées dans le nouveau statut, notamment l’article 20 du décret 11/122 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant au corps des sages-femmes de santé publique. Autres points cités dans cette plate-forme, la révision des dispositions transitoires d’intégration pour cette catégorie de fonctionnaires et le rétablissement des tâches abrogées, comme la prescription et le planning familial.
700 décès maternels
Interrogée sur la mortalité maternelle, notre interlocutrice avance un chiffre de 700 cas durant l’année 2015. La plupart sont dus à une hémorragie. A cet effet, elle a insisté sur l’urgence d’encadrer et de former les sages-femmes. «La sage-femme ne fait pas son travail uniquement, mais elle s’occupe de tout, notamment au niveau des maternités où il n’y a pas de médecins ou parfois de gynécologue», note Mme Guerrouche. Cette dernière demande que les revendications soient satisfaites avant la fin de l’année. Dans le cas contraire, les sages-femmes projettent de mener des mouvements de protestation au niveau national pour faire valoir leurs droits.