Maradona va-t-il rester ?

Maradona va-t-il rester ?

Diego Maradona dit réfléchir à sonavenir en tant que sélectionneur après l’humiliation subie par l’Argentine, balayée par l’Allemagne en quart de finale du Mondial-2010: «El Diez», qui n’a pas été épargné par les critiques depuis le début, partira-t-il après ce coup de massue ? La tête des mauvais jours -»

C’est comme prendre un coup de poing au visage»-, Maradona a expliqué après cette débâcle qu’il n’avait «pas encore décidé» de son avenir.

Avouant traverser le «plus dur moment» de sa carrière, il a juste ajouté: «Je dois discuter avec ma famille, les joueurs, la fédération, ça dépend de beaucoup de choses». Son contrat court jusqu’en 2011, au terme de la Copa America, que l’Argentine organisera.

Mais le poids de la déception d’un pays qui n’a plus été en demi-finale du Mondial depuis 20 ans et celui des critiques qui vont sans doute resurgir vont-ils le pousser vers la sortie ?

Car son parcours à la tête de la sélection a été pavé de scepticisme. C’est d’abord l’excitation qui l’emporte le 28 octobre 2008 quand «El pibe de oro» est nommé en remplacement d’Alfio Basile, qui avait démissionné en raison des médiocres prestations aux qualifications du Mondial. Mais très vite arrive le temps des doutes sur la capacité de cet ancien drogué à diriger une sélection.

Et l’interessé de répondre: «Ceux qui parlent de mon inexpérience me font bien rire. Le football n’a pas changé. L’eau chaude a déjà été inventée».

Le terrain livre des vérités qui changent du jour au lendemain: encensé après le net succès contre le Venezuela (4-0), «El Diez» est par exemple dans le collimateur après l’humiliation (6-1) face à la Bolivie début avril 2009. Après un parcours en dents de scie, l’Albiceleste se qualifie finalement avec une victoire 1 à 0 en octobre 2009 en Uruguay. Maradona, revanchard, lâche un «qu’ils me…» retentissant à ses détracteurs devant micros et caméras après ce match.

Ce qui lui vaudra une suspension de deux mois infligée par la Fifa. Au-delà de ce dérapage, l’Argentine retient surtout que Maradona a testé 101 footballeurs en seize mois et reste dubitative. Puis sa liste pose questions.

Pourquoi se passer de joueurs comme Lucho Gonzalez ou Lisandro, ou prendre des inconnus comme le gardien Romero? Pourquoi prendre les vieux Palermo (36 ans) et Veron (35 ans) ? Pourquoi ne pas emmener Cambiasso, brillant avec l’Inter Milan ? Mais le tournoi arrive et l’équipe de Maradona gagne ses quatre premiers matches.

Au terme des 8e de finale, l’Albiceleste est même l’équipe la plus offensive du tournoi avec 10 buts. Cette fois, Maradona, qui aura 50 ans en octobre, reste plus correct face à la presse: «J’aimerais bien que les journalistes qui se sont trompés s’excusent».

Mais l’Allemagne a tout balayé et fait resurgir cette question: Pourquoi Messi crève-t-il l’écran au FC Barcelone et quitte le Mondial sans avoir marqué un but? Etait-il mal positionné par son sélectionneur? Maradona n’a-t-il pas su répondre au défi tactique allemand au milieu? «Pourquoi n’allez vous pas voir la fédération argentine pour montrer votre projet ?», a-t-il répondu irrité à cette dernière question samedi. Et lui, a-t-il un autre projet ?