Le dénouement dans la crise du marché automobile en Algérie tarde toujours à voir le jour. Cette crise a connu pourtant la succession de cinq différents ministres et l’élaboration de quatre cahiers des charges sans pour autant connaitre le dénouement escompté.
Le dossier de l’importation automobile vient d’être, donc repoussé au deuxième semestre de l’année en cours, avec l’arrivée du mois de juillet sans de changements majeurs. En effet, à ce jour, aucun agrément de concession n’a été délivré.
Vers la fin du mois écoulé, le comité technique interministériel chargé de l’examen et du suivi des dossiers relatifs à l’exercice de l’activité de concessionnaires de véhicules neufs a examiné 4 dossiers sur les 32 reçus. Or, les dossiers traités ont fait l’objet de « réserves » et sont ainsi ajournés jusqu’à satisfaction par les opérateurs des compléments d’information requis.
Il convient de noter que ces quatre dossiers relèvent des domaines des véhicules particuliers et utilitaires, camions, tracteurs routiers, autocars et camionnettes, engins roulants et enfin tracteurs agricoles.
« Divergences des points de vue concernant les agréments »
Dans une déclaration rapportée par le quotidien Echorouk, le président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME, Adel Bensaci a indiqué que « le dossier de l’automobile a pris énormément de retard, et ce, pour cause des divergences des points de vue concernant les agréments de l’activité ».
Selon lui, ces points de vue, qui sont la principale raison derrière cette situation, « oscillaient entre l’importation, le montage et l’industrie, sans pour autant proposer une stratégie claire pour pousser l’industrie mécanique, dont les fondements remontent pourtant aux années soixante-dix ».
« Les divergences des points de vue entre l’importation, le montage et l’industrie ont consumé cinq ministres, à commencer par Abdeslam Bouchouareb, en fuite à l’étranger en raison de son implication dans des dossiers de corruption, jusqu’à l’actuel ministre, Mohamed Bacha », a constaté le même intervenant.
Cela a également connu, selon lui, quatre cahiers de charges sans connaitre un quelconque dénouement. « Chaque fois que le dossier fait un pas en avant, il fait deux en arrière », a-t-il encore ajouté.
« La faible balance commerciale ? »
Pour lui, le retard accumulé dans l’importation est peut-être dû à la faible balance commerciale, qui se trouve actuellement déficitaire, et par conséquent il n’est pas possible de revenir à l’importation anarchique dans la même formule suivie auparavant.
Adel Bensaci ajoute, dans le même sillage que les cahiers des charges changent en fonction de chaque ministre, ce qu’il a qualifié d’illogique, soulignant que les ministres sont appelés à mettre en œuvre le programme du président, ce qui exige de chaque nouveau premier responsable au département de l’industrie de ne pas changer la politique de son prédécesseur en remettant le dossier au point zéro.
« Ce sont des comportements qui ont ébranlé l’image de l’investissement en Algérie face aux investisseurs étrangers », a-t-il encore souligné, citant ses pourparlers avec des investisseurs de 10 nationalités. Ces derniers s’enquièrent, selon lui, notamment sur l’instabilité de la législation régissant l’investissement, ajoutant : « Même les Algériens critiquent l’ambiguïté et le manque de vision ».