Marché des céréales, L’Algérie va importer 4,5 millions quintaux de blé

Marché des céréales, L’Algérie va importer 4,5 millions quintaux de blé

Confrontée à une saison céréalière frappée de crispation au même titre que l’année précédente, l’Algérie réinvestit désormais le marché international pour assurer l’approvisionnement et l’équilibre du marché local.

Des analystes du marché mondial du blé, reprenant des informations émanant du principal opérateur financier de la zone euro, Euronext, ont fait savoir ce lundi 1er juin que l’Algérie a lancé à la fin de la semaine dernière un appel d’offre pour l’acquisition de 4,5 millions de quintaux du blé tendre et dur. Les mêmes sources précisent que l’OAIC, l’émetteur de l’appel d’offre, cible vraisemblablement le marché français pour ces nouvelles acquisitions. Profitant, à coup sûr, de la conjoncture actuelle marquée par la baisse de la monnaie européenne face au dollar américain, l’Algérie préfère s’approvisionner dans la zone euro, privilégiant ainsi le marché français dont elle est le premier client hors Europe, avec des acquisitions moyennes qui représentent respectivement 30% en blé dur et 10% en blé tendre de la production globale de l’Hexagone, selon le ministère français de l’Agriculture.

L’appel d’offre lancé par l’OAIC intervient toutefois dans un contexte marqué par une relative stabilité des cours du blé sur les principales places boursières mondiales avec des cours qui oscillent entre 180 et 200 dollars/tonne. Selon l’organisme français spécialisé dans les risques des marchés agricoles, Agritel, « l’Algérie revient aux achats alors que la demande internationale est pratiquement tarie, et que seuls les aléas climatiques pèsent sur les cours ».

Durant le premier trimestre de l’année en cours, l’Algérie a importé pour plus de 35 millions de quintaux de céréales pour une valeur de 940 millions de dollars selon le centre de l’informatique et des statistiques de Douane, (Cnis). Avec des prévisions de production au niveau national moins favorables, compte tenu des conditions climatiques marquées par une sécheresse qui s’est prolongée durant les mois d’avril et mai, l’ancien ministre de l’Agriculture, Abdelwahab Nourri a avoué le 14 mai dernier que la production nationale pour la campagne en cours ne saurait dépasser le niveau enregistré en 2014, lorsque la production a baissé de plus de 30% pour s’établir à 34 millions de quintaux seulement.

Mourad Allal