Marché des médicaments : Près de 200 DCI toujours en rupture de stock

Marché des médicaments : Près de 200 DCI toujours en rupture de stock

La rareté, voire la rupture de stock, de certains médicaments continue de compliquer la vie des patients et le travail des pharmaciens. Des médicaments vitaux, fortement demandés, ne sont plus disponibles dans les officines, et ce, depuis décembre 2016, selon le Syndicat national des pharmacies d’officine (Snapo), par la voix de Messaoud Belambri.

Selon ce dernier, «ce sont près de 200 dénominations communes internationales (DCI) qui font défaut dans les pharmacies. Et les professionnels du secteur n’arrivent plus à répondre aux besoins exprimés ». La rupture, souligne encore le président du Snapo, touche toutes les catégories médicamenteuses et pas uniquement celles destinées aux maladies chroniques. «De plus, la rupture touche aussi bien les médicaments importés que ceux fabriqués localement », ajoute-t-il. Pommades, antibiotiques injectables, hormones… sont autant de DCI qui manquent dans le marché. Une situation devenue «embarrassante » pour le pharmacien qui se sent incapable de satisfaire la demande. «Ceux qui en ont les moyens peuvent recourir aux produits ramenés dans le cabas, une pratique à laquelle s’adonnent autant les pharmaciens que des citoyens qui n’ont pas le choix, sachant que les prix décuplent dans ces situations».

«On ne dispose pas d’antibiotiques de base alors que nous avons trois usines dans le pays», indique M. Belambri. Selon lui, «la capacité de production du complexe antibiotique de Médéa peut suffire à tout le continent». «Je ne comprends pas pourquoi il n’arrive pas à couvrir les besoins des officines et hôpitaux du pays », enchaîne-t-il. «Le pharmacien se sent actuellement inutile, car les ruptures s’accentuent d’un mois à l’autre », regrette M. Belambri, qui n’omet pas de souligner que la tutelle a promis de régler le problème, mais sans véritable résultat sur le terrain. Notre interlocuteur dit ignorer les causes qui sont derrière ces ruptures récurrentes. «Je ne connais pas les motifs de ces ruptures répétitives.

Les causes, c’est au ministère de les expliquer », indique M. Belambri. Selon un producteur de médicaments approché, «au premier trimestre de 2017, il y a eu des retards de signature de programmes d’importations. La tutelle refuse de le faire », sans fournir plus de détails. Il dit seulement que la chaîne d’approvisionnement est perturbée suite aux restrictions qui affectent la délivrance des programmes d’importation pour les produits finis ainsi que pour les intrants.

«La tutelle nous a confirmé qu’elle a signé les programmes d’importations, mais on n’a toujours pas de médicaments sur le marché», s’insurge M. Belambri. Face à cette situation, le président du Snapo appelle à la «mise en place d’un programme en urgence pour remédier à cette situation qui persiste ».