Il fût un temps où la sardine était considérée comme le repas du pauvre car disponible et à la portée de toutes les bourses. Ce temps-là est révolu depuis fort longtemps…
Le marché du poisson en Algérie se porte mal. Et pour cause, la rareté et la cherté des produits de mer qui dure depuis quelques mois et s’accentue durant le Ramadan où les prix ont carrément explosé !
Quand le poisson prend des ailes
A la pêcherie d’Alger, passant par le port de Bouharoun, ou encore de Zemmouri à Bourmerdes, les prix sont pratiquement les mêmes : la sardine s’affiche fièrement à 800 voire 1 000 DA/kg, le maquereau à partir de 1 200 da/kg, le calmar entre 1500 dinars à 1 700 da, alors que le merlon, très prisé par les Algériens, dépasse les 1800 dinars le kilo.
Quant au prix de la crevette blanche, il oscille entre 2 500 et 2 700 DA, tandis que celui de la crevette royale il peut atteindre les 4 500 DA. Le homard lui il avoisine les 7 000 DA le kilogramme !
Avec cette envolée des prix, rares sont ceux qui peuvent se permettre de s’offrir quelques « pièces ». Le citoyen moyen étant déjà saigné à blanc par la cherté de la vie et l’érosion du pouvoir d’achat, le poisson est devenu un produit de luxe pour le noir de la population.
Les raisons de l’envolée des prix ?
Selon les pêcheurs, la rareté du poisson ces jour-ci est principalement due au mauvais temps.
Mais ce n’est pas la seule raison évoquée, puisque d’autres intervenants du secteur évoquent l’anarchie qui règne depuis plusieurs années sur ce marché, causée notamment par des opportunistes qui essayent de s’accaparer les richesses de la mer.
D’ailleurs, le Comité national des pêches maritimes a exhorté à plusieurs reprises le ministère du Commerce et les autorités concernées pour contrôler et réguler le marché du poisson aussi bien dans les ports que dans les pêcheries.
En outre, les professionnels du secteur préconisent également de trouver d’autres alternatives à la pêche sur le littoral, en élargissant l’activité au large afin d’augmenter la quantité et fournir d’autres variétés de poissons, ou la pêche d’élevage.
En attendant de trouver des solutions durables, quelques initiatives sont prises de temps à autres par les autorités pour permettre au consommateur moyen d’acheter du poisson comme c’est le cas de la Chambre algérienne de la pêche et de l’aquaculture qui a aménagé la semaine dernière un espace commercial au niveau du marché de proximité de la Place des martyrs à Alger, où la daurade et le tilapia ont été vendus à des prix concurrentiels.