Marché pétrolier: Que d’incertitudes !

Marché pétrolier: Que d’incertitudes !

Jeudi, les cours du pétrole se sont offert des écarts tels qu’il devient extrêmement spéculatif de prévoir de quoi sera fait demain. Des cours influencés par l’incertitude de la conjoncture dont la dernière en date, la situation incertaine que traverse le Venezuela, conjuguée aux habituelles donnes en provenance des Etats-Unis concernant les stocks, et puis les projections sur le futur proche d’un marché que les Américains n’ont pas fini de tenter de troubler.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a reculé de 5 cents pour finir à 61,09 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, à la clôture de jeudi, alors que quelques heures plus tard sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude (WTI) pour la même échéance a gagné 51 cents à la clôture pour afficher 53,13 dollars. Une tendance du marché qui s’est prolongée hier en Asie, faisant ainsi peu cas de l’augmentation des stocks aux Etats-Unis, les acteurs étant plutôt sensibles à l’incertitude régnant au Venezuela, cet autre acteur majeur du marché mondial du pétrole. Toutefois, à la petite tendance haussière à l’ouverture, hier en Asie, a succédé une stabilisation du marché puisque à l’augmentation des stocks américains – facteur pouvant faire baisser le cours – était opposée la crainte de l’explosion au Venezuela, incidence du genre à faire monter le prix de l’or noir. Ainsi, en milieu de journée de vendredi donc, les cours retrouvaient une certaine stabilité en Europe, le baril de Brent de la mer du Nord, livraison en mars, était en hausse de 2 cents par rapport à la clôture sur le marché londonien tandis qu’à New York, le baril de WTI, échéance de mars également, montait de 19 cents.

Une conjoncture qui intervient à un moment charnière pour le marché pétrolier actuel et dans un futur très proche. Parce que, en plus de la fort probable récession économique mondiale qui devrait être entérinée cette année, il va falloir compter sur les Américains plus que d’habitude car, comme le rapporte prix du baril.com, le site spécialisé dans tout ce qui a trait aux hydrocarbures, un rapport de Rystad Energy, société de conseil et de recherche indépendante basée en Norvège et implantée dans le monde entier, table sur un prix moyen du WTI de 58 dollars le baril de 2019 à 2025. La société en question prévoit le passage de la production quotidienne US à plus de 24 millions de barils lors des six années qui viennent, dépassant ainsi la production combinée des Russes et des Saoudiens. Cette croissance de production américaine sera tirée par ses principaux bassins de schiste. Une perspective qui n’est sans doute pas faite pour rassurer un marché ouvert aux quatre vents plus que jamais auparavant. Et ce ne sont sans doute pas les indicateurs économiques mondiaux qui rassurent le plus.

Azedine Maktour