Ce n’est un secret pour personne qu’actuellement les marchés de gros des fruits et légumes connaissent une situation de plus en plus désolante. Ils ne répondent à aucune norme que se soit commerciale ou d’hygiène.
L’anarchie a atteint son paroxysme sans pour autant inquiéter les gestionnaires de ces espaces qui ne se soucient que de la collecte de l’argent de la location.
Le gouvernement a fait montre, ces derniers temps, de sa volonté de remédier à cette situation, cependant, sur le terrain rien n’a été fait. Cette fois-ci, tout semble être mis en oeuvre d’une façon accélérée pour faire sortir ces espaces de leur désordre.
À cet effet, une réunion regroupant les directeurs du commerce à travers le pays se tiendra prochainement afin d’accélérer les procédures permettant la mise à niveau de ces marchés, a indiqué jeudi en marge d’une séance de l’APN consacrée aux questions orales, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub.
« Nous allons agir pour obliger les communes qui gèrent ces marchés à se mettre rapidement en conformité avec les cahiers de charges et les clauses du décret, publié l’année dernière, relatif à la mise à niveau des marchés des fruits et légumes », a-t-il déclaré.
Le ministre a déploré « l’actuelle gestion de ces structures aussi stratégiques livrées à des privés intéressés uniquement par le gain sans respect des normes ». « La gestion privée a prouvé sa défaillance. Il suffit de voir l’anarchie qui caractérise les horaires d’ouverture et de fermeture des marchés et qui déstabilise les prix », a-t-il relevé.
Pour remédier à cette situation, le Conseil des participations de l’État avait décidé récemment de créer une entreprise publique économique (EPE), dont la première mission sera, dira le ministre, «la récupération de ces marchés auprès des privés chargés de leur gestion pour en assurer une gestion rigoureuse, transparente et viable ».
Le ministre a souligné dans le même contexte qu’une autre restructuration, visant à résorber les espaces informels, est parallèlement prévue au sein des marchés de proximité et des marchés couverts. Evoquant le financement de cette mise à niveau, El Hachemi Djaâboub a avancé qu’une « convention de financement sera discutée avec la Banque du Développement rural (BADR) ».
Pour rappel, le ministère a tracé un programme d’une valeur de près de 47 milliards de DA, consacré à la construction de quelque 50 marchés de gros, dont 4 grands marchés et la création de 830 marchés couverts, 1000 marchés de proximité et ce, en plus des marchés de bétail et des abattoirs.
Hamid Mohandi