Un sait que ce sont désormais les pouvoirs publics américains qui ont pris les commandes des opérations à la place de British Petroléum dont un puits off-shore a occasionné cette catastrophe.
Et selon cette évaluation d’étape, on ne trouve pas trace de l’assistance algérienne. Le bureau du porte-parole du département d’Etat américain indique dans ce communiqué du 29 juin dernier que 27 pays ont offert de l’aide au gouvernement américain: les gouvernements de Belgique, Canada, Chine, Croatie, Danemark, El Salvador, France, Allemagne, Irlande, Israël, Italie, Japon, Kenya, la République de Corée, le Mexique, les Pays-Bas, Norvège, Portugal, Qatar, Roumanie, Russie, Espagne, Suède, Tunisie, Émirats arabes unis, le Royaume-Uni et le Vietnam.
Il cite également l’Agence européenne de sécurité maritime, la surveillance de la Commission européenne et du Centre d’information, l’Organisation maritime internationale, et l’Unité de l’Environnement de l’Office des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires et l’Organisation des Nations unies pour l’environnement Programme.
L’ÉVALUATION AMÉRICAINE
Dans un tableau descriptif des offres de chacun daté du 17 juin 2010 auquel renvoie le département d’Hilary Clinton, la position de l’administration américaine est précisée. Ainsi la majorité des offres sont classées « en cours d’examen», comme celle de la Tunisie ou du Qatar.
D’autres, moins nombreuses, sont refusées comme c’est le cas pour une des deux offres françaises parce qu’il s’agit de «dispersant», un produit chimique dont l’usage est prohibé aux Etats-Unis. Dans son communiqué, le bureau du porte-parole d’Hilary Clinton ne mentionne ni l’Algérie, ni la Sonatrach. Ce texte évalue ponctuellement la situation en citant les pays dont les gouvernements ont proposé leur aide.
Il mentionne également quelques organisations internationales mais aucune compagnie pétrolière. Il n’y a pas de trace de l’assistance de la Sonatrach annoncée le 19 mai dernier par Chakib Khellil, alors ministre de l’Energie. Pourtant, les équipements mis à disposition par Sonatrach ont été expédiés le 16 juin 2010 au matin, à partir de l’aéroport d’Oran, précisait un communiqué officiel de la compagnie nationale.
Il indiquait qu’en vue de «contribuer aux efforts menés pour réduire l’impact sur l’environnement causé par la fuite incontrôlée de pétrole survenue sur la plateforme offshore «Deepwater »au Golfe du Mexique, Sonatrach appuyée par les pouvoirs publics, a répondu à la demande de BP en mettant à sa disposition 840 mètres linéaires de barrage flottant anti-feu pour aider à endiguer la marée noire qui menace les côtes bordant le littoral atlantique des Etats du sud des Etats-Unis».
LE GESTE SYMBOLIQUE DE L’ALGÉRIE
On retrouve d’ailleurs l’intégralité du communiqué dans le fil actualité du site de la Sonatrach. Mais, pas davantage. Même vide informatif sur le site du ministère de l’Energie par rapport à cette affaire de solidarité entre entreprises de stature internationale.
Evidemment, les 840 mètres linéaires de barrage flottant anti – feu sont plus un geste symbolique qu’une aide super déterminante dans la lutte contre la marée noire du Golfe du Mexique. Du côté de British Petroléum, les dernières données publiées sur leurs principaux sites Internet ne font pas référence à l’assistance algérienne.
La compagnie britannique est concentrée sur les efforts à fournir contre la marée noire, et les indemnisations sonnantes et trébuchantes qu’elle doit verser aux nombreux sinistrés. Selon les sources ouvertes de BP donc, on ne sait pas ce que sont devenus les équipements expédiés par la Sonatrach, il y a quatorze jours maintenant, ni d’ailleurs ce que sont devenus d’éventuels accompagnateurs. Officiellement, l’OSPREC n’a pas été impliqué dans cette opération.
Créée en 2007, avec la contribution active de l’Algérie, la société multinationale d’intervention et de lutte contre la pollution marine (OSPREC), abréviation en anglais de «Oil spill response Compagny» est basée à Alger. Elle a pour objectif d’intervenir en cas de pollution marine sur une zone d’action de 20.000 km, s’étalant du canal de Suez (Egypte) au Golfe du Cabinda (Angola).
Dotée d’un capital de 600.000 dollars, cette société est détenue à hauteur de 49,5% par Sonatrach (Algérie), à 17% par Sonangol (Angola), à 10% par Samir (Maroc), et par Cepsa et Repsol (Espagne), Statoil (Norvège), et Eni (Italie) à hauteur de 4,7% chacune.
Opérationnelle depuis trois ans, l’OSPREC a mis en place une zone d’intervention à Arzew dotée de tous les moyens nécessaires, diton officiellement. D’autres sources affirment qu’elle ne sera opérationnelle qu’en 2012.
Oualid Ammar