Maroc: 9 manifestants de Jerada condamnés à des peines de trois à quatre ans de prison

Maroc: 9 manifestants de Jerada condamnés à des peines de trois à quatre ans de prison

RABAT – Neuf manifestants ayant participé au mouvement de protestation en 2017-2018 contre les « mines de la mort » dans l’ancienne cité minière de Jerada au Maroc ont été condamnés à des peines allant de trois à cinq ans de prison ferme par un tribunal marocain, ont rapporté vendredi, des médias, citant leur avocat.

Cinq d’entre eux ont été condamnés, jeudi, à cinq ans de prison ferme et quatre autres à trois ans, a déclaré leur avocat, Me Abdelhak Benkada.

Ils ont tous été emprisonnés depuis mi-mars dernier, dans la foulée du mouvement de protestation à Jerada.

Selon l’avocat, 95 personnes ont à ce jour, été arrêtées à la suite de ces manifestations, dont 25 ont déjà été jugées.

Trois prévenus comparaissant libres ont par ailleurs « écopé des peines allant d’un, à six mois de prison avec sursis », a ajouté l’avocat.

Jerada qui figure parmi les plus pauvres communes du Maroc, selon les statistiques officielles, avait été secouée l’an dernier par une contestation sociale après la mort de mineurs dans des puits, fin décembre 2017, suivie de deux autres décès dans des conditions similaires.

Les habitants réclamaient déjà une alternative aux mines, dans lesquelles se trouvaient quotidiennement des centaines de mineurs pour extraire du charbon de façon artisanale afin de le vendre à des négociants locaux, surnommés localement les « barons » et dotés de permis de commercialisation.

Une centaine de personnes ont été arrêtées à la suite des manifestations, des peines fermes de prison ont été prononcées et des procès sont toujours en cours.

Avant la fermeture de la mine, l’activité minière employait quelque 9.000 ouvriers et constituait alors la principale source économique de Jerada.

Human Rights Watch avait accusé en juin le Maroc d’avoir mené une « campagne de répression » dans l’ex-cité minière, évoquant un « usage excessif de la force » face aux manifestations, des arrestations et traitements « abusifs » de prisonniers.