Maroc: les migrants vulnérables à la traite

Maroc: les migrants vulnérables à la traite

FNIDEQ (Maroc) – Les migrants clandestins restent très vulnérables à la traite au Maroc, selon un récent rapport du département d’Etat américain qui évoque les « efforts limités » de Rabat pour « poursuivre les trafics criminels » et identifier activement les « victimes ».

Le rapport a indiqué que les migrants vivent dans des conditions difficiles au Maroc, rongés par la honte et la misère, en rêvant de l’Europe, juste en face.

« On traverse une période très difficile. On n’a pas de travail, on mange dans les poubelles, on n’a pas le choix », se désole un migrant cité par l’AFP.

Un autre document d’Europol, l’agence européenne de lutte contre la criminalité, décrit les méthodes d’un réseau basé en Espagne qui, avant son démantèlement en avril dernier, organisait des traversées pour les migrants mineurs « contre 2.000 à 8.000 euros ».

Plusieurs jeunes migrants arrivés au Maroc, ont été pris en otage et des rançons de 500 dollars extorquées à leur famille, « parfois en utilisant violences et menaces », selon ce rapport.

Les migrants venus de plusieurs pays africains, sont rassemblés dans un dépotoir aux odeurs pestilentielles, sur les hauteurs de la ville de Fnideq, à quelques encablures de la côte espagnole et à quelques kilomètres d’un lieu de villégiature du roi Mohammed VI, ont rapporté les médias.

Plusieurs camions chargés de poubelles viennent déverser leurs cargaisons. Les jeunes se jettent dessus pour se ravitailler avant qu’un engin ne vienne enterrer les déchets, indique-t-on de mêmes sources.

Malgré les risques, la route maritime Maroc-Espagne remonte en puissance après avoir été délaissée dans les années 2000. Cette route dite « occidentale » est même en passe de devenir la principale voie vers l’Europe: depuis le début de l’année, 17.522 migrants sont arrivés via l’Espagne, contre 16.452 via l’Italie, et 13.120 via la Grèce, selon le Haut commissariat aux Réfugiés (HCR).