Ils étaient « quelques centaines de personnes ». La foule, composée de militants de gauche, de syndicalistes et de proches des détenus, a marché pendant plus de deux heures dans le centre de la capitale économique du Maroc, sous l’oeil des forces de l’ordre. Beaucoup brandissaient des portraits des meneurs du mouvement, selon l’AFP.
« Liberté aux détenus politiques », « Vive le peuple » ou « Cet Etat est corrompu », ont notamment scandé les manifestants venus à l’appel d’organisations de gauche et syndicales. Le 26 juin, la justice marocaine a condamné 53 activistes formant le noyau dur du mouvement de protestation appelé Hirak (mouvance) à des peines comprises entre un et 20 ans de prison.
Nasser Zefzafi, le leader de ce mouvement qui réclamait davantage de développement économique et social dans la région du Rif, et trois de ses compagnons ont notamment écopé de 20 ans pour « atteinte à la sécurité de l’Etat ». Le journaliste Hamid el Mahdaoui a, lui, été condamné à trois ans d’emprisonnement pour « non dénonciation d’une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l’Etat », après sa couverture des événements.
Tous les détenus ont décidé de faire appel, excepté Rabie El Ablak, un activiste originaire d’Al-Hoceïma (ville épicentre du mouvement), en grève de la faim depuis plusieurs semaines. Les jugements ont suscité des réactions d’incompréhension et d’indignation dans le royaume.
Les manifestations avaient été déclenchées par la mort d’un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en octobre 2016 alors qu’il s’opposait à la saisie de sa marchandise. Au fil des mois, la protestation avait pris une tournure plus sociale et politique dans cette région historiquement frondeuse et marginalisée.