Maroc : quel sort pour « les Algériens dépossédés de leurs biens » ?

Maroc : quel sort pour « les Algériens dépossédés de leurs biens » ?

Dans un contexte de vives tensions entre l’Algérie et le Maroc, la question « de citoyens algériens dépossédés de leurs biens au Maroc sans aucune indemnité » vient d’être de nouveau soulevée. L’Algérie s’engage désormais à leur « défense » à travers tous les « moyens légaux et les mécanismes juridiques ».

L’annonce a été faite hier mardi 28 décembre 2021 par l’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères, Amar Belani dans une contribution publiée sur les colonnes du quotidien arabophone Echorouk.

Selon lui, « l’Algérie ne restera pas les bras croisés et recourra à tous les moyens légaux et les mécanismes juridiques pour défendre les droits spoliés de centaines de citoyens algériens dépossédés de leurs biens au Maroc sans aucune indemnité ».

Dans ce sens, il explique l’Algérie s’engage à apporter « toutes formes d’appui aux associations chargées de défendre ces victimes pour leur permettre de faire entendre leurs voix et se constituer partie civile ».

Cet appui se constitue notamment « dans des actions en justice qui seront engagées à l’avenir contre les autorités marocaines devant les différents organismes internationaux pour recouvrer leurs droits », précise encore le même intervenant.

Retour sur l’affaire des Marocains ayant quitté l’Algérie en 1975

Dans un autre volet, l’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb au ministère des Affaires étrangères, évoque la question des « Marocains ayant quitté l’Algérie en 1975 », tout en dénonçant la volonté du Maroc à « occulter la vérité » concernant cette affaire.

À ce propos, il affirme « la partie marocaine veut induire en erreur l’opinion publique dans les deux pays et au plan international et occulter la vérité en évoquant des prétendus biens de ces ressortissants qui auraient été confisqués par les autorités algériennes ».

Dans le même sillage, Amar Belani explique que la majorité de ces ressortissants « ne possédaient pas de biens propres en Algérie ». Selon lui, ils « étaient de simples ouvriers et artisans, voire des métayers, détenteurs du cinquième, des locataires de biens immobiliers et travailleurs sur des terres appartenant à l’État algérien ou à des tiers ».

En revanche, le même responsable n’a pas manqué de souligner que durant cette période, « des centaines de citoyens algériens établis au Royaume du Maroc ont été soumis à des mesures arbitraires, injustes et inéquitables ».

Il a également tenu à préciser « que les terres que possédaient les Algériens ont été acquises à travers des transactions commerciales libres ». Selon lui, cela constitue à la fois une violation aux « accords algéro-marocains, notamment le traité d’Ifrane signé le 15 janvier 1969 … et lois marocaines elles-mêmes ».