Le Maroc est le producteur principal du cannabis. Cela n’est pas nouveau et n’est guère étrange pour beaucoup de spécialistes et experts. Mais, ce que beaucoup ignorent, c’est que la drogue qui provient de ce pays voisin est, présentement, devenue un support pour faire pression sur l’Algérie. Hier, seulement, sept tonnes de drogue ont été saisies à Tlemcen, ville frontalière avec le Maroc.
Voyons donc par étape comment les autorités marocaines tentent de faire pression sur l’Algérie à travers la drogue, cela bien sûr d’une manière indirecte.
A Naâma, il y’a quelques jours, trois tonnes de cannabis ont été découvertes cachées dans un bois. Venue tout droit du Maroc, la quantité de drogue était conduite par 4 trafiquants, fortement armés bien sûr, avant qu’ils ne fussent arrêtés par les GGF. Avant cette tentative, cette fois à Bab El Assa, à Tlemcen, les douaniers avaient intercepté, à leur tour, 4 tonnes de kif traité venues également du royaume autrement dénommé » royaume de cannabis « . Peut-on faire un lien entre les tonnes de drogue qui franchissent les frontières Ouest et Sud-ouest du pays via le Maroc avec ce qui existe dans les « relations algéro-marocaines ? La réponse est, évidemment, affirmative. Sinon comment peut-on expliquer une chose.
Durant les trois premiers mois de cette année, le bilan des quantités de drogue saisies était de 18 tonnes. Alors qu’après, c’est-à-dire les trois mois suivant le bilan s’est alourdi pour atteindre les 22 tonnes. Pourquoi cette recrudescence ? La réponse est simple. La vague de drogue qui s’est abattue sur l’Algérie a obéi à des agendas » politiques « .
Sinon comment explique-t-on la sortie lourde des autorités marocaines suite au rapport de l’envoyé spécial de l’ONU, Christopher Ross, critiquait » sévèrement » le Maroc quant à sa politique à propos du conflit du Sahara occidental ? Ce rapport de plusieurs pages avait mis les autorités marocaines en mauvaise posture. Suite à cela, les autorités marocaines ont mal avalé le récit de l’envoyé spécial de l’ONU.
Elles ont même appelé l’Algérie à changer sa position et sa politique sahraouie. Mais ce qui est intéressant aussi c’est qu’au moment où le Maroc avait critiqué le rapport ainsi que le rôle de l’Algérie face à cette question, les frontières algériennes, elles, étaient » bourrées » de drogue. S’agit-il d’un fait du hasard ? Ou s’agit-il plutôt d’une pression côté marocain ? Entre les deux suppositions, la deuxième paraît la plus fiable. Justifiant encore plus loin notre lecture.
Alors si on prend, par exemple, la Mauritanie, ce pays voisin est à l’abri de tsunami de drogue marocain. Durant la même période, Nouakchott a saisi seulement 5 tonnes de kif traité. Maintenant si on prend compte du côté marocain. Ici, dans ce pays, le premier producteur de résine de cannabis, seulement 10 tonnes de drogue sont récupérées par les services de sécurité marocains au cours des opérations anti-stups.
Pourtant, il s’agit bel et bien d’un pays où la drogue est produite. On tient à nouveau compte à partir de cette situation que le seul pays ciblé n’est autre que l’Algérie. Ciblée parce que sa politique extérieure, notamment avec le Maroc n’arrange pas les affaires de ce dernier. Partant de cette relation » explosive « , malgré l’assouplissement durant ces derniers mois dans les relations des deux pays, l’Algérie sera toujours la destination rêvée du canabis marocain.de la drogue.
Etonnant. En Algérie on arrive à capturer les trafiquants qui transitent avec leur cannabis et on parvient à intercepter des tonnes de drogue plus qu’au Maroc. Pourtant, ce pays voisin est le producteur avéré de cannabis.
Encore plus étonnant. Au Maroc les services de sécurité ont saisi, tenez-vous bien, 10 tonnes de kif traité en six mois. Avec 10 tonnes, les autorités marocaines essayent de faire preuve de leur lutte anti-stups devant la communauté internationale. Un pays où 60% de la production mondiale de cannabis est à comptabiliser chaque année. Ce n’est qu’un petit détail témoignant de l’enjeu de la drogue envoyée vers l’Algérie.
Par Lotfi Itou