La cérémonie d’allégeance s’est tenue samedi 10 août dernier à Rabat, à l’occasion du 14ème anniversaire du couronnement de Mohammed VI.
Durant cette cérémonie, les représentants du peuple prêtent serment d’allégeance au souverain. Mais la tradition qui veut que l’on s’incline devant lui n’est pas au goût de tous.
Décidément, cet été n’aura pas été de tout repos pour Mohammed VI. Après le scandale assourdissant de la libération du pédophile Daniel Galvan, qui continue d’agiter le peuple même après que les autorités ont fait tout leur possible pour réparer les pots cassés, c’est au tour de la cérémonie d’allégeance de présenter un petit hic.
L’événement est de bien moindre ampleur, mais sa portée symbolique quant à l’image du roi du Maroc ces derniers temps est particulièrement éloquente.
Adil Tchikitou, Député à la Chambre des Représentants du Parlement et membre de l’Istiqlal, a en effet refusé de se rendre à la cérémonie qui avait lieu ce samedi au square Méchouar dans le palais royal de Rabat, disant qu’il n’acceptait pas de s’incliner devant le roi.
Sur sa page Facebook, le politicien explique que son choix ne reflète aucune animosité ou opposition au roi et à la politique qu’il mène, mais qu’il considère que l’on ne doit s’incliner que devant Dieu. Il précise que cette prise de position est personnelle, et n’est en aucun cas une décision du parti auquel il appartient.
Les réactions à ce refus public de s’incliner devant le roi ont été très diverses, allant du franc soutien à l’indignation. Certains ont notamment considéré que, en tant que représentant élu par le peuple, M. Tchikitou aurait dû suivre la tradition au nom de ceux qu’il représente, et non sa seule volonté personnelle.
Il a cependant fait savoir qu’il considérait que c’était son droit en tant qu’individu de refuser de s’incliner devant quiconque, et que personne n’avait le droit de l’exiger de lui.
Quoi qu’il en soit, un tel acte est représentatif de la remise en question de la figure de Mohammed V. Le roi du Maroc, l’un des leaders les plus populaires au monde au-delà même de ses propres frontières, semble être de plus en plus controversé.
La DanielGate constitue sans doute un pic d’impopularité, et le fait que la colère du peuple ne retombe toujours pas indique qu’il s’agit sans doute d’un phénomène aux racines plus profondes qu’il n’y paraît.
L’événement en soi ne met pas en péril le trône de Mohammed VI ; mais il abaisse quand même légèrement son piédestal.