Marwan Barghouthi, personnalité très populaire du Fatah, emprisonné par l’occupant israélien, a appelé le président Mahmoud Abbas et les dirigeants palestiniens à soutenir la résistance armée, dans une lettre publiée par la presse dans un contexte de tension extrême et de provocations des colons à Al-Qods. La direction palestinienne ne s’est jusqu’à présent pas clairement positionnée face aux événements qui secouent la ville sainte et la
Cisjordanie. Dans une lettre, écrite de la prison où il est incarcéré depuis 2002 et publiée à l’occasion du dixième anniversaire de la mort de Yasser Arafat, Barghouthi estime que «poursuivre le choix de la résistance globale et armée» est seul à même de permettre d’arracher ses droits. C’est «être fidèle à l’héritage d’Arafat, à ses idées et à ses principes pour lesquels des dizaines de milliers sont morts en martyrs». Barghouthi est considéré comme le digne successeur de Yasser Arafat. Des sondages le donnent régulièrement vainqueur dans l’hypothèse où il serait libéré et autorisé à participer à une élection présidentielle en Palestine.
Israël, connaissant sa popularité et sa crédibilité au sein du peuple palestinien, refuse de le libérer. Barghouthi continue néanmoins de s’exprimer de sa geôle israélienne. «Il est impératif d’envisager de nouveau le choix de la résistance comme moyen de vaincre l’occupant israélien», écrit Barghouthi, condamné injustement à quatre peines de prison à perpétuité par la justice d’occupation pour l’accusation d’avoir dirigé la deuxième Intifadha (2000-2005). Le spectre d’un nouveau soulèvement a fait surface ces dernières semaines face à la multiplication des exactions israéliennes. Les violences, désormais ininterrompues à Al Qods, ont gagné plusieurs villes de la Cisjordanie occupée.
L’armée israélienne a récemment assassiné plusieurs Palestiniens, leur imputant les violences provoqués par les colons. Pour les Palestiniens les tensions grandissantes sur l’esplanade des Mosquées sont une «ligne rouge». Les extrémistes religieux juifs, protégés par l’armée israélienne, y viennent souvent pour provoquer les Palestiniens. Des actes interdits que la «communauté internationale» ne condamne que du bout des lèvres. Barghouthi a appelé l’Autorité palestinienne à prendre des mesures de rétorsion, souvent brandies par Mahmoud Abbas mais jamais mises à exécution.
«L’Autorité palestinienne doit revoir ses prérogatives et sa mission et mettre fin immédiatement à la coopération sécuritaire qui conforte l’occupant», assène Marwan Barghouthi. Pour lui, l’assassinat du président Yasser Arafat était une décision officielle israélo-américaine. Les circonstances de la disparition du leader palestinien sont toujours objet de polémiques et supputations. Les experts qui ont examiné des prélèvements effectués sur la dépouille d’Arafat divergent sur l’origine de sa mort. La possibilité d’un empoisonnement au polonium par Israël demeure la thèse la plus plausible.
M B./Agences