Chaque année à pareille époque, nous évoquons le triste souvenir de la disparition de notre confrère Bousselham Kaddour enlevé dans la nuit du 29 au 30 octobre 1994 par un groupe de terroristes sous la tente où il vivait avec sa famille à Hacine après le terrible séisme qui a ébranlé cette localité au mois d’août de la même année.
Cette triste commémoration de la disparition tragique du digne fils de Ghriss ravi aux siens et à la corporation qui lui a rendu un vibrant hommage posthume en cette journée du 22 octobre, journée nationale de la presse ainsi que l’autre journaliste mort à la fleur de l’âge, le défunt Amine AYADI du quotidien L’Authentique.
Ces figures de la presse écrite n’ont pas gouté à la valeur de la plume après la libération de l’expression journalistique, eux qui étaient parmi les premiers hommes à avoir pris en main la plume cette arme redoutable que le monde craignait. Le premier père de six enfants qui ne le reverront plus, Kaddour Bousselham a été victime de son courage car il a osé défier les terroristes qui lui ont adressé plusieurs lettres de menaces, lui intimant l’ordre de cesser et d’exercer la profession de journaliste correspondant.
Il a été ravi à la vie au moment où il s’apprêtait à améliorer les conditions de vie de sa famille. Il a toujours vécu modestement. Selon les aveux de certains terroristes repentis où arrêtés par les services de sécurité, Kaddour Bousselham a été assassiné trois jours après son enlèvement. Son corps ne fut jamais retrouvé. Sa regrettée mère, Khalti Khedidja, morte après lui, n’a jamais pu se recueillir sur sa tombe. Fils d’un ouvrier agricole et d’une femme de ménage, Kaddour Bousselham, né le 2 septembre 1947 à Hacine, à 20 km de Mascara, il a eu une enfance semblable à ceux de son âge, avec un père ouvrier agricole et une mère femme de ménage qui exerçait chez les colons de la commune.
Après le décès de son paternel, Kaddour a été contraint d’interrompre ses études afin de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille. Il a exercé différents emplois : ouvrier agricole, facteur, garde-barrière, directeur d’entreprise communal. Pour ce qui est de sa carrière dans la presse écrite, Très jeune, il s’adonnait à l’écriture et, pour exercer sa vocation, il devient le correspondant du journal « la République », au niveau de la wilaya de Mascara. Il alimentait toutes les rubriques, et était en contact permanent avec les grands hommes de la plume.
Après la reconversion du journal « la République » en langue nationale, Kaddour opte pour le quotidien « El Moudjahid ». Au fil des ans, il acquiert une grande expérience et la qualité de son travail lui a permis d’être permanent afin de subvenir aux besoins de sa famille. Vingt deux ans déjà que le valeureux Kaddour Bousselham nous a quittés. Le deuxième, mort célibataire suite à une longue maladie, Amine n’a pas gouté comme les jeunes de son âge à la vie comme il se doit, il a été ravivé aux siens à la fleur de l’âge. Parmi tant d’autres journalistes qui l’ont précédé. Une longue page d’histoire du sacrifice pour ce pays, pour la démocratie, au nom du devoir et le refus d’abdiquer devant les fossoyeurs de l’Algérie.