28 aout 1997, 5 septembre 1997, 23-24 septembre 1997, des dates qui ont marqué l’histoire contemporaine de l’Algérie. Des massacres d’ampleur sans précédent ont frappé la capitale Alger et ont fait des centaines de victimes parmi les civils.
Les rescapés souffrent jusqu’a maintenant des séquelles de la décennie noir, certain ont assisté à la décapitation de leurs proches, d’autres ont vu des bébés bruler dans des fours. Ni un traitement psychiatrique, ni une prise en charge thérapeutique n’ont réussie à panser les plaies des personnes ayant survécu à ces massacres.
Aujourd’hui 28 aout, beaucoup vont se remémorer d’une nuit terrible durant laquelle plus de trois cents citoyens ont été tué et deux cents autres blessés. Les terroristes de la GIA avaient ciblé ce jour-là les femmes et les bébés. Il s’agit de l’effroyable massacre Rais qui a eu lieu dans la banlieue de Sidi Moussa, à 25 km au sud d’Alger, en pleine guerre civile entre le gouvernement algérien et les groupes islamistes.
Ce 28 aout 1997, les éléments de la GIA ont débarqué dans le village de Raïs, située dans la vaste plaine de la Mitidja, pour procéder à une boucherie qui a duré environ quatre heures. Des dizaines de femmes et bébés ont été sauvagement égorgés et brulés alors que certaines familles fêtaient des circoncisions. La joie s’est transformé en deuil, un deuil qui a touché tout le pays. Le lendemain, Liberté avait titré « Génocide », el-Watan « L’hécatombe » et el-Moudjahid « Horrible massacre ».
« Bentalha », la ville témoin de la décennie noir
Quelques semaines plus tard, à 10 km de là, un autre massacre a eu lieu dans le quartier de Bentalha. Raison pour laquelle, la plaine de la Mitidja était surnommée « le triangle de la mort ». Dans la nuit du 22 au 23 septembre 1997, le quartier de Bentalha a connu un massacre d’une violence inouïe.
Durant presque 6 h, de 22 h 30 à 4 h du matin, des dizaines d’hommes munis de couteaux, machettes, haches et armes à feu ont procédé à l’extermination des habitants du Bentalha. Homme, Femme, Bébé, enfant, femme enceinte, vieillard, jeune… Aucune catégorie n’a été épargné. La GIA est intervenu après avoir coupé le courant.
24 ans sont passés, la douleur n’a pas quitté le cœur des Algériens et Algériennes.