Aujourd’hui, l’Algérie commémore le 60e anniversaire des massacres du 17 octobre 1961. Ces derniers ont été perpétrés par la police française sur la communauté algérienne à Paris. Nombreux sont les historiens et politiciens ayant farouchement condamné ces évènements tragiques ayant causé la mort de plusieurs centaines de manifestants pacifiques. Des civils ont été jetés à la Seine, blessées, torturés et parfois soumis à la disparition forcée.
Dans ce contexte, l’historien et politologue français, Olivier Le Cour Grandmaison a qualifié ces massacres de « crime d’Etat contre l’humanité », commis en vertu d’un « plan concerté » à l’encontre de civils qui furent « torturés et sommairement exécutés », rapporte l’APS.
Selon l’universitaire, de grands auteurs contemporains français à l’image de Pierre Vidal-Naquet, Paul Thibaud, Jean-Paul Sartre, mais aussi la philosophe et féministe Simone de Beauvoir, considéraient les faits comme étant « des massacres perpétrés dans le cadre d’une +terreur d’État+ mise en œuvre en Algérie et à Paris ».
Il révèle également que « les massacres du 17 octobre 1961 prouvent que les techniques de la guerre contre-révolutionnaire n’ont pas été seulement mises en œuvre de l’autre côté de la Méditerranée, mais aussi dans la région parisienne et dans la capitale ».
Le Cour Grandmaison, qui est enseignant chercheur en science politique et auteurs de plusieurs ouvrages, souhaite que l’État Français reconnaisse ses responsabilités durant la colonisation de l’Algérie, « comme de nombreux pays (Allemagne, Grande-Bretagne, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie, Etats-Unis)…, l’ont fait ».
La France organise une cérémonie pour commémorer l’évènement
Par ailleurs, il convient de préciser que la commémoration du 17 octobre 1961, sera assez particulière cette année. Le 60e anniversaire intervient en effet, dans un contexte marqué par des relations tendu entre Paris et Alger. Il y a deux semaines, soit le 30 septembre dernier, Macron avait attaqué le système politique algérien avant de se racheter en appelant à l’apaisement.
Outre la remise en cause de l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation, Macron a accusé les dirigent du pays de vivre de la «rente mémorielle ». Comme réplique, Alger a rappelé son ambassadeur à paris avant de fermer son espace aérien aux avions militaires français.
Sachant qu’Emmanuel Macron présidera aujourd’hui une cérémonie au pied du Pont de Bezons, la commémoration du 17 octobre sera-t-elle une occasion pour réduire les récentes tensions entre les deux pays ?