Rais M’Bolhi n’a pas réussi sa Coupe du monde, il l’a dévorée. Son talent explosif, tout autant que son flegme à toute épreuve, ont éclaboussé les yeux des observateurs au Brésil. Malgré la défaite et les deux buts encaissés, il a réussi une nouvelle prestation majuscule face à l’Allemagne. A l’inverse, et en dépit de la victoire, certains joueurs de la Mannschaft n’ont pas convaincu, loin de là. Ça peut donner des idées…
TOPS
1 – Rais M’Bolhi
Encore… Rais M’Bolhi a encore sorti un match de folie, dans des proportions qui n’ont d’ailleurs rien eu à voir avec ses précédentes prestations. S’il avait nettement contribué à qualifier l’Algérie contre la Russie, il a cette fois livré LE vrai récital: des arrêts spectaculaires et en pagaille face à l’Allemagne, en huitièmes de finale de Coupe du monde s’il vous plaît ! Il n’y a pas assez de place pour tous les citer, c’est donc cette envolée réflexe de la 77e sur la tête de Müller à bout portant qu’on retiendra. Il ne peut rien sur les deux buts encaissés. Au même titre que Vahid Halilhodzic, il est définitivement entré dans l’histoire du football algérien qui saura s’en souvenir de très nombreuses années.
C’est l’ »impact player » par excellence. Il avait déjà laissé un souvenir très amer au PSG: remplaçant Eden Hazard dès la 18e minute de jeu lors du quart de finale retour de Ligue des champions à Stamford Bridge, il avait ouvert le score et tapé la barre de Sirigu. Entré cette fois à la mi-temps à la place de Götze, il a vite apporté du danger et finit par inscrire cet étrange (génial ?) but dès le départ de la prolongation. La France peut s’attendre à le voir démarre vendredi.
3 – Manuel Neuer
Les Allemands lui doivent aussi une fière chandelle, tout autant qu’à la maladresse décisive (dans le mauvais sens du terme) des Algériens. S’il n’a pas réalisé de parade aussi énorme que son homologue des Fennecs, il a surtout joué comme un véritable libero, constamment en dehors de sa surface et parfois sur des interventions capitales en un contre un, par exemple devant Slimani en début de match (9e). Bizarre mais bien utile pour rattraper les lenteurs de ses défenseurs, à commencer par sa charnière centrale Mertesacker-Boateng. Et ses relances en première intention, courtes comme longues, sont une vraie rampe de lancement du jeu offensif de Joachim Löw.
FLOPS
1 – Mario Götze
C’est le grand perdant individuel de la soirée. Remplacé dès la mi-temps par Schurrle, il n’a pu faire partie de la moins mauvaise période de la Mannschaft, celle où l’Allemagne a réussi à se procurer plus d’occasions (après la 45e minute, donc). Il est tout à fait possible que le milieu offensif du Bayern Munich démarre sur le banc de touche contre les Bleus, même s’il ne faut jurer de rien avec Löw… D’autant que Lukas Podolski est également susceptible de revenir dans la rotation.
2 – Jérôme Boateng
Face à l’absence de Hummels, Löw a dû faire avec les moyens du bord. Et clairement, l’ami Jérôme Boateng n’était pas dans la sérénité la plus totale face aux déboulés décomplexés des Algériens. Plus qu’un Per Mertesacker pourtant habitué aux critiques quant à sa relance et sa lenteur, c’est le défenseur du Bayern qui a été le plus pris à défaut en début de match, lorsque l’Algérie a été la plus dangereuse. A surveiller de très près côté français, si toutefois Mats Hummels n’était pas rétabli vendredi.
3 – Sofiane Feghouli
Il ne faut pas oublier que l’Algérie a perdu, alors… Alors c’est dur, mais le couperet du joueur à pointer du doigt côté Fennecs tombe sur Sofiane Feghouli. La raison est simple: cette occasion manquée au quart d’heure de jeu, lorsque l’ancien Grenoblois préfère frapper en angle fermé plutôt que de centrer alors que plusieurs coéquipiers attendaient en excellente position. Encore dangereux et plein d’audace par la suite, il n’a néanmoins pas ménagé sa peine. Pas du tout, même.