MC Alger: Le Doyen pris en otage

MC Alger: Le Doyen pris en otage

M. Zeggai

Que cache le retour de Bernard Casoni à la tête du staff technique du MCA ? Omar Ghrib veut reconquérir un public du MCA qui refuse, pour diverses raisons, son retour à la tête de ce mythique club. Depuis son intronisation, par « une décision d’en haut », dit-on, le nouveau directeur général du MCA est décrié par ses pairs.

Tout le monde sait comment et pourquoi a-t-on installé Omar Ghrib à la tête du MCA et à cette période précise. Le Mouloudia d’Alger est otage d’intérêts et là le club risque quelques années de disette supplémentaires.

Réaction de certains proches de l’équipe: «Le MCA doit revenir à ses enfants. Nous déplorons cette injustice qui a avalisé un changement qui ne devait en aucun cas avoir lieu. Nous déplorons particulièrement cette force occulte qui fait que des personnes insignifiantes sont nommées à des postes très importants. Le Mouloudia d’Alger est un grand club et ne doit pas être remis entre les mains de personnes indignes», lit-on ici et là. Pour atténuer quelque peu l’ardeur des fans des « Vert et Rouge », Omar Ghrib a commencé par évoquer le podium, mais là, le MCA n’a récolté qu’un point à domicile (nul face au CABBA et une défaite à Constantine devant le CSC), sur les six possibles. Pris au dépourvu par les premiers résultats, Omar Ghrib, pour tenter toujours de regagner l’estime du public, a sorti la carte Bernard Casoni, sachant que celui-ci bénéficie d’une bonne réputation chez les inconditionnels du MCA.

La célérité avec laquelle se sont déroulées les négociations et la signature du contrat confirme cette thèse. Pour ne pas perdre la piste de l’entraîneur français, le directeur général du Doyen a pratiquement accepté toutes les conditions de Bernard Casoni, qui a exigé de choisir lui-même son staff technique et qu’il soit secondé par Hakim Malek. Après Casoni, Omar Ghrib sort le traditionnel refrain ‘’Mettre sur pied une grande équipe la saison prochaine ». Ce qui signifie clairement que l’on procèdera aux mêmes réflexes et aux mêmes habitudes pour atténuer la pression. Des noms sont déjà cités pour venir renforcer l’effectif du Mouloudia, tels que Alati (JSMB), Bedrane (ESS), Djabou (ESS), Meziane (USMA), Brahimi (NAHD) et bien d’autres éléments. Est-il concevable et logique ou même professionnel de parler de recrues à quatre journées de la fin du championnat ? Les joueurs vont-ils garder leur concentration pour le reste du parcours ? Et la liste des libérés ? Bernard Casoni, qui a perdu de vue le championnat national, dispose t-il de toutes les données nécessaires afin de choisir les joueurs répondant à son projet de jeu ?

«En football, il y a des signes qui ne trompent pas», a-t-on coutume de dire et là, le MCA risque encore une fois de connaître d’autres déceptions. Car aujourd’hui il n’est plus possible de duper ou leurrer ou encore moins jouer avec la sensibilité du public algérien qui sait ce qu’il veut. Les fans du Doyen refusent de laisser leur club en otage et estiment qu’il mérite de grands dirigeants afin de revoir le mode de fonctionnement. Aujourd’hui, la majorité désapprouve ce changement qualifié de « contre nature ». Ecarter un docteur, Bachi, pour introniser Omar Ghrib, c’est la médiocrité qui a atteint son paroxysme. «Le retour des enfants du club dérangeait beaucoup de personnes, et cette nomination est une façon de se dresser contre la légitimité. Nous étions prêts à mettre en œuvre un projet d’assainissement de l’environnement au MCA. Cependant, nous avons été rattrapés par le comportement de forces occultes qui ne veulent pas le bien de ce club prestigieux», dixit Zoubir Bachi qui avait, selon lui, un projet pour rebâtir un club digne du prestige du MCA.

A présent, Omar Ghrib, malgré son impopularité, s’accroche au «pouvoir». En face, les supporters exigent son départ. C’est l’indécision avec les prémices d’un nouveau ratage du MCA qui se retrouve dans un vrai labyrinthe. A moins que cela n’arrange certains intérêts.