MC Oran: Le Mouloudia file du mauvais coton

MC Oran: Le Mouloudia file du mauvais coton

M. Zeggai

MC Oran: Le Mouloudia file du mauvais coton
Trois nuls, une défaite et  neuf points de perdus au stade Ahmed-Zabana, tel est le bilan du MCO depuis l’entame de la phase retour. Face au CRB, le Mouloudia d’Oran est passé totalement à côté de son sujet, donnant des appréhensions à ses milliers d’inconditionnels qui redoutent le scénario de 2008. Aujourd’hui et à sept encablures de la fin du championnat, le MCO est sérieusement menacé par la relégation. Jean Michel Cavalli s’est dit frustré par ce semi-échec. « Je suis très affecté par cette contre-performance.

C’est rageant de rater une victoire qui était à notre portée. Ce n’est pas facile d’admettre de concéder des points surtout face à un rival pour le maintien. Je pense que nous avons manqué de chance quand on voit des joueurs rater des occasions devant les buts vides sans oublier la sortie de Vivien sur blessure ». Mais cela n’explique pas tout dans la mesure où certains choix du coach du MCO ont été contestés. Comment peut-on prétendre gagner un match quand on aligne une équipe ultra-défensive à domicile ? Un milieu de terrain composé de joueurs à vocation défensive, Bedbouda, Heriat et Helaïmia et sans aucun meneur de jeu. Mais là, avouons que le champ de manœuvres de l’entraîneur du MCO est très limité.

La gestion technique de l’équipe s’est avérée comme une calamité. Le recrutement qui prête à confusion et des doutes en même temps semble être l’une des raisons principales des résultats actuels. Pourquoi avoir recruté les Bouazza, Aït Ouameur, Kodjo, Bouchar, Ziri et Yettou, annoncés comme les « messies » de l’équipe, pour être libérés durant le mercato d’hiver ? Aussi, mis à part l’Ivoirien Vivien, les autres recrues n’ont rien apporté, du moins pour l’instant. La suite de la compétition ne s’annonce guère de tout repos pour le team mouloudéen avec un calendrier très difficile, quatre déplacements chez l’ESS, la JSK, le DRBT et l’USMA contre trois réceptions à domicile contre l’OM, le CSC et le NAHD. En face, le parcours restant semble favorable aux autres équipes qui luttent pour leur survie. Pour le technicien français Cavalli, il n’est pas question de baisser les bras.
« Certes, ce nul n’arrange pas nos affaires, mais ceci ne veut pas dire que nous allons rester les bras croisés, au contraire, on va travailler d’arrache- pied et faire l’impossible pour sauver le club ». Le coach du MCO a-t-il les moyens sur le terrain pour s’en sortir ? Là est toute la question. Et ce n’est pas évident avec des joueurs qui ne sont pas conscients de leurs responsabilités vis-à-vis du maillot qu’ils portent. En tout cas, la situation actuelle ne prête guère à l’optimisme, et le danger avec le spectre de la relégation est réel, avec l’indiscipline qui caractérise le groupe sans que la direction intervienne pour sanctionner les fautifs.

Selon un proche de l’équipe, il n’y a même pas un règlement intérieur. Professionnalisme, dites-vous ? Le MCO est aujourd’hui géré comme un club de quartier.

C’est la triste réalité du terrain. Face au CRB, Mansouri et Mohammedi ont déclaré forfait à la dernière minute. Heriat et Sebbah ont pris gratuitement des cartons qui les priveront du match aller de Coupe d’Algérie contre le CS Constantine. Bedbouda, avec un poste de prédilection d’arrière gauche, dispose-t-il des critères et les réflexes pour être utilisé comme milieu de terrain ? Encore plus, ces deux joueurs avec Mekkaoui sont devenus des spécialistes des contestations avec les arbitres pour dissimuler leurs insuffisances. Avec un effectif limité, en l’absence d’un fond de jeu, une indiscipline sur et en dehors du terrain, ainsi qu’un jeu confus, le MCO n’est pas prêt pour sortir du gouffre et risque d’hypothéquer son maintien. En un mot, certains joueurs sont en train de mener le Mouloudia d’Oran vers la catastrophe. C’est le résultat d’une gestion approximative et des conflits internes entre actionnaires du plus grand club de l’ouest du pays.

Hyproc, c’est quoi le problème ?

Par ailleurs, concernant la venue d’Hyproc, depuis la signature du protocole d’accord préliminaire début janvier passé, aucune nouvelle à propos des bilans financiers exigés par ladite société. Certains échos affirment que les bilans sont prêts et qu’une assemblée générale des actionnaires est prévue pour approbation. Pour l’heure, ce ne sont que des rumeurs au sujet des véritables intentions des deux parties de passer à l’acte, comme souhaité par les autorités locales de la ville, à leur tête le wali Mouloud Cherifi, qui a été pour beaucoup dans le lancement du projet. On croit savoir que depuis 2011, aucun bilan n’a été présenté par les responsables du club depuis la création de la SSPA.

Une attitude qui contraste avec les règles du professionnalisme et aussi et surtout avec le code de commerce qui régit les SSPA en Algérie, selon certains spécialistes.