M. Zeggai
Les années passent et se ressemblent pour le Mouloudia de Saïda, qui a dû attendre la dernière journée du championnat pour assurer son maintien en Ligue 2. Inimaginable et étonnant pour une équipe de la trempe du MCS qui a eu l’honneur de donner à l’Ouest algérien le premier titre national en remportant la troisième édition de la Coupe d’Algérie en 1965. L’histoire avait commencé en ce 9 mai 1965 pour le MCS, avec Saïd Amara comme entraineur-joueur, Tlemçani, Kerroum, Fezza, Sahraoui, Kebaili, Benalioua et les autres.
54 ans après, le Mouloudia ne fait que de la figuration. C’est avec la différence de générations et de mentalité que l’on reconnait les mérites des hommes qui avaient propulsé le MCS vers le haut, en inscrivant en lettres d’or dans le livret du football national. Lors de cet exercice, les Saïdéens ont donné de grandes appréhensions à leurs milliers d’inconditionnels. Plusieurs raisons expliquent ces échecs qui ont failli coûter cher aux «Vert et Rouge». La crise financière, salaires impayés, absence de structures administratives, fuite en avant des anciens dirigeants, interdiction de recrutement et dettes à la pelle, n’ont pas suffi à certains opposants qui ont voulu tout simplement enterrer le club. En effet, le MCS a été victime d’un complot de deux clubs menacés de relégation, dit-on, qui ont manigancé pour faire rétrograder le Mouloudia. Mais les Saïdéens ont répondu à leur façon en allant à Magra réussir là où la plupart des clubs ont échoué en tenant en échec le leader, le NCM chez lui, et prendre le point de l’espoir avant d’envoyer au tapis l’ESM.
Cette situation a fait réagir les fans du Mouloudia qui ont organisé dans le calme des marches exigeant le départ de tous ceux qui ont été derrière la mascarade de ces dernières années et de tous ceux qui se sont relayés à la tête du club.
En effet, les supporters ont marché à travers les artères de la ville. Pour eux, un changement doit s’imposer pour insuffler un sang neuf dans la gestion du club, sachant qu’il existe une question de leadership entre les anciens présidents. A Saïda, qu’on le veuille ou non, au lieu de créer l’union sacrée autour du club, on préconise la thèse de «après moi, le déluge», où chacun attend son rival au tournant. Une situation conflictuelle qui a failli déboucher sur de fâcheuses conséquences.
La démarche du public du MCS a fait réagir les autorités locales, qui ont été interpellées pour prendre les mesures qui s’imposent. Dans ce contexte, on vient d’apprendre que les autorités locales auraient saisi la FAF, qui a décidé de venir en aide aux clubs ayant des difficultés financières pour mettre à la disposition des clubs professionnels des partenaires économiques pour des investissements durables avec des conditions. Notre source affirme également qu’une réunion a eu lieu en présence des responsables d’une société des eaux minérales et d’autres responsables d’entreprises pour débattre la situation financière du club et trouver les mécanismes de financement en prévision de la saison prochaine. Aussi, il est nécessaire de solliciter les compétences humaines disposant de critères pour mettre en place un véritable projet sportif qui sied à la réputation et à l’histoire du Mouloudia.