Me Benbraham veut faire revenir les Algériens de Nouvelle-Calédonie

Me Benbraham veut faire revenir les Algériens de Nouvelle-Calédonie

L’avocate Fatma-Zohra Benbraham à lancé hier un appel solennel au chef de l’Etat pour «intervenir et permettre aux 212 Algériens injustement déportés en Nouvelle-Calédonie depuis 1873 de revenir dans leurs pays avec des passeports verts».

L’avocate a lancé son appel lors d’une conférence au centre de presse d’El Moudjahid.

Intervenant à l’occasion du 48e anniversaire de l’indépendance, l’Association Machaal Echahid en collaboration avec le Forum El Moudjahid a organisé une table ronde sur les crimes des forces coloniales françaises 1830-1962.

Mme Ben braham a expliqué que «ces Algériens qui vivent en Nouvelle Calédonie méritent de revenir dans leurs pays d’origine. Ils sont injustement exilés par l’occupant français».

«Le 10 mars 1873, s’ouvre au tribunal de Constantine le procès des chefs de l’insurrection sur 212 accusés, 149 sont maintenus en prison, ce procès a duré 56 jours», a affirmé Mme Ben braham.

Elle a ajouté qu’«un arrêt d’accusation établi le 21 septembre 1872 les renvoie devant la cour d’assises de cette juridiction. L’acte d’accusation leur est notifié les 9 et 26 décembre 1872. Le verdict sans appel fut la déportation en Nouvelle-Calédonie de la plupart d’entre eux.

Elle rappelle que les chefs de la résistance populaire, Mokrani Boumezrag, Aziz Ben Cheikh Ahaddad et son frère M’hamed faisaient partie du lot.

Me Benbraham a indiqué que «les conditions de transport et de vie ainsi que les traitements inhumains infligés à ces déportés algériens, appelés Arabes, furent derrière la mort d’un très grand nombre». Elle a indiqué que «beaucoup de déportés algériens périrent durant leur déportation alors que deux tiers sont morts durant leur détention. Certains furent enterrés à l’île des Pins avec d’autres déportés communards, morts aussi en détention».

L’avocate rappelle que depuis 1998, tout transfert de population est considéré comme un crime contre l’humanité par la législation internationale.

En parlant du code de l’indigénat, Mme Ben braham a indiqué que «le nombre d’infractions réprimées n’est pas défini». Elle a expliqué que « les colons interdisent l’ouverture d’un établissement religieux, certaines pratiques religieuses ou culturelles sont interdites comme la Zerda ou la Ziara afin d’empêcher un regroupement des indigènes».

Elle a indiqué que «les Musulmans sont punis pour la moindre faute, par exemple pour l’oubli de faire viser son permis là où il séjourne même pour 24 heures. Ils ne peuvent voyager dans d’autres communes sans autorisation et ne doivent pas habiter hors des douars».

Mohammed Zerrouki