L’avocat et militant des droits de l’Homme, Salah Dabouz, a promptement réagi aux dernières déclarations du directeur général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Felioune, où il affirme que le défunt, Kamal-Eddine Fekhar, a été traité dans le respect des droits de l’Homme. “Le vrai message de la direction des prisons à propos de la mort de Fekhar est : ‘Ce n’est pas moi, c’est l’autre’.”
C’est par cette phrase postée sur sa page facebook que Me Dabouz a répondu aux explications laborieuses données par le directeur général de l’administration pénitentiaire, qui vient de relancer la polémique quant aux circonstances du décès du militant des droits de l’Homme, Kamal-Eddine Fekhar, à l’hôpital de Blida. Telle que soulevée par son avocat, la disparition tragique de Fekhar serait due à des “négligences” résultant des mauvaises conditions de détention et d’une prise en charge défaillante de son état de santé, après une cinquantaine de jours de grève de la faim.
Usant d’un ton empreint d’ironie, Me Dabouz a commenté les déclarations de M. Felioune, en relevant que “la direction des prisons s’est occupée de Fekhar qui était en bonne santé avant son incarcération, que sa femme l’a découvert dans un état comateux un jour avant sa mort, sans que cette direction soit au courant de son état”. Cependant, “le plus important pour la direction des prisons est que Fekhar a reçu son traitement deux fois par jour, bien que le médecin lui ait prescrit un traitement à administrer trois fois par jour, et que le médecin nutritionniste lui avait prescrit trois repas par jour et non pas deux. Malgré tout cela les causes du décès de Fekhar ne sont toujours pas connues”, a-t-il ajouté.
Et de s’interroger : “Pourquoi le directeur des prisons ne nous explique-t-il pas les raisons de l’enfermement de Fekhar dans des toilettes pendant 28 jours avant de le transférer dans un hôpital, les causes de sa maladie contractée à l’intérieur de la prison et non à l’extérieur, ce qui a nécessité un traitement irrégulier, et ce traitement correspondait-il à sa pathologie ou pas ?…” Cette réplique intervient, en effet, après les déclarations de Mokhtar Felioune samedi dernier, selon lesquelles l’administration pénitentiaire avait traité le défunt Kamal-Eddine Fekhar dans le respect des droits de l’Homme.
“Certaines parties ont colporté de nombreuses erreurs et mensonges à propos de la mort du défunt Kamal-Eddine Fekhar”, a indiqué M. Felioune, assurant que le défunt “bénéficiait d’un contrôle médical deux fois par jour”, conformément, a-t-il dit, à “neuf critères en vigueur dans ce domaine dans tous les établissements pénitentiaires”. M. Felioune a précisé, à ce propos, que le dossier médical du défunt constitue “la preuve de sa très bonne prise en charge médicale” attestée par la commission d’enquête diligentée par le ministre de la Justice pour s’enquérir des conditions de sa mort.
A. R.