Les ruptures sont prononcées pour différentes raisons et, d’une manière générale, sont quasi identiques dans l’ensemble des régions d’Algérie parce que régies par les mêmes référents religieux et civilisationnels.
La célébration des fêtes et des mariages bat son plein, en cette période caractérisée par les nombreux cortèges nuptiaux qui se terminent par des invitations à des soirées où on fait ripaille, pour ne connaître de répit qu’avec la rentrée scolaire et l’approche des rigueurs de l’hiver. Mais le défilé des belles voitures escortant les mariés dans un boucan de klaxons et d’explosion de pétards et autres décharges de fusil, synonymes de faste et de fierté, est source de grosses dépenses pour les familles dont les enfants convolent en justes noces. Cependant, les flonflons et les tapages ne tardent pas à se transformer en cris de détresse des mariés parfois quelques jours seulement après la fête de mariage.
Les ruptures sont prononcées pour différentes raisons et, d’une manière générale, sont quasi identique dans l’ensemble des régions d’Algérie parce que régies par les mêmes référents religieux et civilisationnels. Il n’est qu’à examiner le volume des divorces qui a atteint des proportions telles qu’il est en passe de devenir un phénomène qui incite à lire les chiffres qui explicitent la tendance générale concernant la nuptialité et la divortialité dans notre pays. Le premier constat qui peut être déduit de la lecture des données de l’Office national des statistiques(ONS), c’est la baisse enregistrée dans le volume des mariages entre 2013 et 2014 s’est poursuivie en 2015. Selon la même source, quelque 369 074 unions ont été contractées en 2015, volume en baisse de 4,5% par rapport à l’année précédente; alors qu’il a été dénombré 59 909 ruptures au cours de la même année, soit un léger fléchissement de l’ordre de 1,5 % par rapport à 2014. En d’autres termes, le taux de divorces, qui est obtenu à partir de la division de nombre de divorces par le nombre de mariages, est passé de 15,75% en 2014 à 16,23% en 2015, confirmant que le phénomène des ruptures ne cesse de s’allonger jusqu’à susciter la curiosité des juristes et des spécialistes en sciences sociales.
Pour faire simple, il ya lieu de dire que le nombre d’unions contractées est en recul alors que le nombre de ruptures d’unions est en augmentation, une réalité qui tend à se banaliser pour remettre en cause la sacralité du mariage qui, de tout temps, a caractérisé l’équilibre au sein des familles traditionnelles. Ceci traduit une situation où les liens du mariage ne sont plus qu’éphémères, par la faute des hommes (pour la plupart des cas de répudiation), ou à l’initiative des femmes (qui recourent à la procédure de la khol’a).
L’institution du mariage n’est plus ce qu’elle était, elle ne tient plus qu’à un oui ou à un non du couple pour mettre fin à l’union sacrée et parfois pouvant être décidée pour un motif aussi futile que saugrenu, sans qu’il soit mesuré les répercussions de la séparation sur les familles et sur l’équilibre des enfants. C’est vrai aussi que, dans certains cas, le divorce est vécu comme une délivrance pour l’un ou l’autre des membres du couple victime de violence ou de domination, mais il est souvent la conséquence d’une frustration causée par un contexte économique où continuent de se conjuguer chômage et crise du logement qui, dans leur sillage, fragilisent aussi l’équilibre du mariage. Ce qui explique de plus en plus la présence de statistiques de familles monoparentales, situation qui n’est que rarement un choix délibéré mais le résultat de conflits qui surgissent dans le couple et dont l’entêtement de l’une ou de l’autre des parties mène à la séparation et au déchirement.