Médicaments : alerte aux produits “cabas” !

Médicaments : alerte aux produits “cabas” !

Pour le syndicat des pharmaciens d’officine, la première cause de ce trafic reste la pénurie de médicaments, qualifiant ceux qui ont investi ce créneau de “trabendistes”.

La deuxième édition du Salon de la pharmacie, de la parapharmacie et du confort au quotidien de l’Ouest (Pharmex) a ouvert ses portes, jeudi dernier et pour trois jours, au Centre des conventions d’Oran. Au menu, sont programmées des communications sur le sujet, à l’image de celle du Pr Nabil Aouffen “Le marché algérien du médicament dans la transition sanitaire” ou encore “Calcul des coûts indirects dans les évaluations pharmaco-économiques”, du Dr Mustapha Chelghoum. Ce salon se déroule alors que l’actualité du médicament en Algérie n’a pas trop évolué depuis des années. Les mêmes causes induisant inévitablement les mêmes conséquences, les problèmes du produit cabas, de la pénurie, du générique et des marges bénéficiaires sont récurrentes.

À ce propos, le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (Snapo), Belaroussi Houari, rencontré dans les travées du salon, est revenu sur ces points, indiquant que son syndicat accompagne la politique de la promotion du générique et, partant, la production nationale. “L’objectif étant d’arriver à 70% de la production nationale pour 2019”, précise-t-il. Quant à la marge bénéficiaire des pharmaciens, il explique que le syndicat n’est pas contre, mais qu’elle n’a pas bougé depuis 1998, même s’il existe des incitations de la part des pouvoirs publics aux pharmaciens pour compenser ce manque à gagner par rapport à la marge bénéficiaire concernant les produits génériques. Étant donné que les objectifs assignés sont atteints, le Snapo, dans la crainte de voir ces incitations sauter d’un jour à l’autre, milite pour le décret marge, que son président explique en faisant une analogie avec une fiche de paie. Pour notre interlocuteur, les incitations gouvernementales sont l’équivalent des indemnités d’un salarié qui insiste sur ce point, affirmant que “l’aboutissement du dossier des marges est important pour nous”. Une marge nationale estimée à 20% en moyenne puisqu’en réalité, le pharmacien gagne 20 à 21% sur un médicament au-delà des 200 DA. Quant aux produits cabas, des médicaments qui ne sont pas importés par le circuit officiel, Belaroussi Houari rappelle que son syndicat a toujours dénoncé cette pratique qui représente “un danger qui menace la santé des Algériens”. Pour lui, la première cause de ce trafic reste la pénurie de médicaments, qualifiant ceux qui ont investi cette filière de trabendistes qui ramènent un peu de tout. Quant à savoir la position des pharmaciens qui acceptent quand même de vendre ces médicaments malgré les contrôles des services du ministère de la Santé, il n’hésite pas à les condamner eux aussi. À propos des informations relayées sur les réseaux sociaux sur des médicaments interdits en France et qui se retrouvent en vente en Algérie, il précise que parfois, ce sont des marques connues, sans les citer, mais qu’il existe toujours des risques liés à la contrefaçon puisque les transactions se font en dehors de tout circuit légal, en l’absence de toute traçabilité du produit. Rappelons que, selon le

Dr Yassar Badour, le directeur de Pharmex, cette deuxième édition regroupe 55 exposants et s’inscrit dans la continuité de ce qui a été fait l’an dernier. L’objectif de ce salon, destiné aux professionnels, pharmaciens en premier et médecins en second, est de rapprocher les producteurs des distributeurs des pharmacies de la région.

Saïd OUSSAD