Le nouveau ministre de la Santé, M. Djamel Ould Abbès, veut réduire les importations de médicaments et relancer la production nationale, notamment les génériques.
Il a ainsi confirmé, jeudi, devant des praticiens et responsables du secteur, la tendance du gouvernement à donner un tour de vis supplémentaire aux importations de médicaments.
Tout en annonçant que le taux d’intégration national est de 37% en matière de production de médicaments, Ould Abbès donne le chiffre de la facture des importations de produits pharmaceutiques en 2009, qui a atteint 1,670 milliard d’euros. «Une facture lourde, qui confirme la dépendance par rapport à l’étranger (de l’Algérie) dans ce domaine», a t-il dit.
Fin 2009, la facture globale des médicaments s’était établie à 1,453 million d’euros (62% sont des médicaments importés), alors que la production locale avait atteint l’année dernière 533 millions d’euros, selon le ministre, qui a relevé que 5.400 médicaments, toutes spécialités confondues, ont été enregistrés à la même période, soit 1.022 appellations internationales communes.
M. Djamel Ould Abbès, tout en affirmant la nécessité d’encourager le développement de la production nationale, ainsi que l’utilisation des médicaments génériques, ne veut rien lâcher sur le front des importations, mettant l’accent sur un contrôle plus ferme des importations de médicaments.
Il a, dans ce sens, «encouragé» les experts chargés de l’élaboration de la nomenclature des médicaments à réduire l’importation des médicaments et favoriser la production locale et la recherche scientifique dans ce domaine qui, selon lui, «n’a pas bénéficié des moyens nécessaires ».
A fin mai 2010, les importations algériennes avaient connu une sérieuse cure d’amaigrissement, les médicaments étant en première ligne, sur le sillage des grandes orientations de la LFC 2009. Selon les statistiques du CNIS (Douanes), le poste des médicaments a enregistré une chute drastique des importations, avec une baisse de 44,36% à 110,43 millions de dollars en mai 2010, contre 198,47 millions de dollars en mai 2009.
Au mois d’avril 2010, les importations de médicaments avaient déjà enregistré une baisse notable de 29,32%, à 112 millions de dollars, contre 158,48 millions de dollars au mois d’avril 2009. Pour le second trimestre 2010, la chute des importations de médicaments sera encore plus importante, estiment des experts du secteur.
Pour le ministre de la Santé et de la Population, il y a une solution de rechange : les importateurs (de médicaments) doivent contribuer à cet objectif par le développement de la formation et le transfert de la technologie. En outre, M. Ould Abbès estime que la réduction de la facture des importations de médicaments est une question de ‘’souveraineté nationale’’.
Résultat : sur le marché national, de plus en plus de médicaments manquent cruellement, autant pour les grandes spécialités, notamment pré et post chirurgicales, que pour les simples antalgiques et autres anti-inflammatoires qui, même en étant des génériques, et donc des molécules libres d’accès et de production, ne sont pas produits dans les laboratoires algériens.
Yazid Alilat