Méditerranéé, Crise migratoire et terrorisme

Méditerranéé, Crise migratoire et terrorisme

La coopération entre les polices et divers services des pays des rives sud et nord de la Méditerranée se renforce.

L’Europe a subi des attentats, mais cela n’éclipse pas les autres événements comme la crise migratoire en Méditerranée et en Afrique. D’ailleurs, plusieurs pays continuent de se mobiliser et les hommes politiques y compris en Algérie, comme les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères ne cessent de chercher des solutions à des problèmes liés à la sécurité et à l’émigration.

En Europe, il y a même des forums organisés et des interventions publiques du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, de Federica Mogherini, commissaire aux Affaires étrangères et même d’anciens diplomates Guy Verhofstadt (Belgique), Miguel-Angel Moratinos (Espagne), Hubert Vedrine (France). L’Europe se penche ainsi sur ses relations avec l’Afrique et le voisinage sud. D’ailleurs, la crise migratoire en Méditerranée a permis à bon nombre de chancelleries de mesurer l’ampleur des enjeux que constitue la dégradation de la situation économique et politique dans les pays du Sud et de l’Est méditerranéen (Psem) et en Afrique. D’où les réponses apportées par le Sommet des chefs d’Etat Europe-Afrique les 11 et 12 novembre à La Valette (Malte).

Quant au réchauffement climatique, redoutable en Méditerranée, et en Afrique, il peut faire craindre le pire. Selon l’expression de Nicolas Hulot:

«La crise des migrants n’est qu’une bande-annonce de ce qui nous attend.» Ces constats étaient déjà émis avant la COP 21. Au-delà de ces phénomènes, il y a aussi les attentats en Europe qui révèlent toutes les faiblesses consécutives à l’insuffisante coopération des systèmes nationaux de protection européenne.

La réponse ne doit pas être uniquement sécuritaire, mais en termes de développement du Sud. L’Union européenne avait avec ses voisins des accords de libre-échange. Dès novembre dernier, l’Institut de prospective économique en Méditerranée, soulignait qu’il y a des intérêts européens et communs à défendre (immigration, sécurité, énergie, réchauffement climatique…).

Pour bien signifier l’intérêt accordé à ces enjeux, les trois scénarii sont établis par Miguel-Angel Moratinos selon lequel les pays du sud et de l’est de la Méditerranée sont là pour la vie. Dès lors trois attitudes sont possibles, soit agir «contre» eux avec une attitude de domination et une politique militaire ce qui fut un échec en Irak, Libye et Syrie ou agir «sans» eux,

c’est-à-dire fermer l’UE aux échanges avec les Psem mais fermer l’Europe comme une forteresse, c’est impossible. Enfin, il faut agir «avec» eux, c’est-à-dire passer du voisinage commercial et sécuritaire à un partenariat de codéveloppement et il n’y a pas d’autre solution.

Comme les crises majeures sont évidentes, les deux rives de la Méditerranée sont en attente d’initiatives stratégiques pour engager un New Deal avec les pays du Sud.