À quelques semaines de la fin de son quinquennat présidentiel, le président français Emmanuel Macron ne cesse de multiplier ses gestes dans le cadre de « réconciliation des mémoires ». Cette fois-ci, il s’agit également d’un autre évènement survenu en France.
Ce mardi 8 février 2022, Macron a rendu hommage aux neuf victimes mortes au métro Charonne, à Paris, « lors d’une manifestation pour la paix en Algérie le 8 février 1962 ». Cette dernière avait été violemment réprimée par la police sous autorité du préfet Maurice Papon.
C’est le préfet de police de Paris, Didier Lallement, qui a déposé une gerbe au nom du président, au cimetière du Père-Lachaise, 60 ans après cet événement tragique. Macron serait donc le premier président à rendre hommage à ces victimes.
« Je rends hommage à la mémoire des victimes et de leurs familles », Macron
Il s’agit d’une manifestation organisée par les partis de gauche, en particulier le Parti communiste français. Dans son communiqué, Macron a déclaré que « le 8 février 1962, une manifestation unitaire a été organisée à Paris pour la paix et l’indépendance en Algérie et contre les attentats de l’OAS ».
« Elle a été violemment réprimée par la police : 9 personnes ont perdu la vie, plusieurs centaines furent blessées ». « Soixante ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes et de leurs familles », déclare le président français.
Le nouveau geste de Macron s’inscrit dans le cadre de sa démarche globale « de reconnaissance de toutes les mémoires liées à la guerre d’Algérie et qui vise à construire cette mémoire commune », selon son entourage rapporté par la presse française.
Guerre d’Algérie : Macron multiplie les gestes
Fin janvier dernier, Macron avait prononcé « une parole de reconnaissance » à l’égard des rapatriés d’Algérie, communément appelés les « pieds-noirs ». Il a dénoncé un acte « impardonnable pour la République » en évoquant la fusillade de la rue d’Isly à Alger en 1962.
Ce nouveau geste vient donc s’ajouter à sa reconnaissance de certains faits liés aux « crimes » commis par la France durant la guerre d’Algérie, mais aussi à sa demande de « pardon » aux harkis, supplétifs algériens de l’armée française, qui furent « abandonnés » par la France.
Dans le cadre de ces démarches, rappelons que Macron avait également reconnu, « au nom de la République française », que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin avait été « torturé à mort ou torturé puis exécuté par l’armée française » en 1957.
Il avait aussi reconnu que l’avocat nationaliste Ali Boumendjel avait été « torturé et assassiné » le 23 mars 1957 par l’armée française. Tout comme il a dénoncé des « crimes inexcusables pour la République » pour les 60 ans du massacre de manifestants algériens, le 17 octobre 1961 à Paris.