L’historien français Benjamin Stora a remis, ce mercredi 20 janvier, son rapport sur la question mémorielle Algéro-française, a indiqué la présidence française dans un communiqué.
L’épineuse question des « excuses » réclamées par les autorités algériennes ne semble pas être à l’ordre du jour. Des « actes symboliques » sont prévus mais il n’y aura « ni repentance ni excuses », indique l’Elysée, à la suite de la remise du rapport.
Dans son rapport, Stora écrit concernant ce point : « Dans la lignée des discours présidentiels français précédents, ce geste symbolique peut être accompli par un nouveau discours. Mais est-ce que cela sera suffisant ? N’est-il pas nécessaire d’emprunter d’autres chemins, de mettre en œuvre une autre méthode pour parvenir à la ‘réconciliation des mémoires’ ? ».
Chose qui a été confirmé par la présidence française dans son communiqué faisant savoir qu’il n’y aura « ni repentance ni excuses », tout en envisageant des « actes symboliques ».
Une commission intitulée « Mémoires et vérité »
Dans son rapport, l’historien chargé de la question mémorielle du côté français propose la création d’une commission intitulée « Mémoires et vérité ». Cette dernière sera chargée « d’impulser des initiatives communes entre France et l’Algérie sur les questions de mémoires ».
Elle sera également chargée d’organiser « des commémorations importantes », en lien avec, par exemple de la participation des Européens d’Algérie à la Seconde guerre mondiale, les harkis, bien avec la date du 17 octobre 1961.
Parmi les autres propositions : « transformer en lieux de mémoire les quatre camps d’internement situés sur le territoire français », où des milliers d’Algériens ont été retenus à partir de 1957.
Selon le même rapport, « des plaques, apposées à proximité de ces camps, pourraient rappeler leur histoire ».
Reconnaissance de l’assassinat de Boumendjel
Stora propose à la France de reconnaitre sa responsabilité dans l’assassinat de l’avocat algérien Ali Boumendjel, torturé puis exécuté en 1957. La mort de ce dernier avait été maquillée en suicide.
Il convient de rappeler ici que la France avait reconnu, il y a plus de deux ans, sa responsabilité dans la mort du mathématicien communiste Maurice Audin.
Le rapport de Benjamin Stora, préconise également un travail de mémoire autour des disparus de la guerre d’Algérie. Il propose dans ce sens de créer un « guide des disparus », ainsi que l’identification des lieux où ont été inhumés les condamnés à mort exécutés pendant la guerre.