La chaîne Qatarie Al Jazeera, a réussi, le 22 mars dernier, à réunir l’historien Français Benjamin Stora, et le DG des archives nationales Abdelmadjid Chikhi, soit les deux personnes responsables du dossier de la mémoire entre l’Algérie et la France.
Pour la première fois réunis dans une seule et même émission, les deux hommes ont mené un débat plutôt tumultueux à propos de la mémoire commune entre l’Algérie et la France et sur le rapport de l’historien Français.
Abdelmadjid Chikhi, directeur général des Archives nationales d’Algérie, malgré le peu de temps qui lui a été accordé par la présentatrice Algérienne Fayrouz Ziani, a pu souligner que pour l’Algérie, « c’est comme si ce rapport n’existait pas ».
Pour Chikhi, il s’agit d’un « rapport franco-français »
Durant son intervention dans l’émission de la chaine Al Jazeera, diffusée lundi dernier, le directeur général des Archives nationales d’Algérie, Abdelmadjid Chikhi, a déclaré qu’il n’avait pas d’évaluation pour le rapport Stora, et pour toute explication, Chikhi a confié que ce rapport « est un rapport français demandé par un président français à un citoyen français afin qu’il lui donne un avis sur ce qu’ils nomment “la mémoire apaisée” ».
Lors de cette émission intitulée « Algérie et France : mémoire de colonisation », Chikhi a également ajouté que pour lui, le rapport Stora est « un rapport franco-français ». Le DG des Archives Nationales d’Algérie explique que l’Algérie n’a pas reçu le rapport Stora « de manière officielle pour que l’on soit dans l’obligation, au moins morale, de répondre sur son contenu ».
Pour L’intervenant Algérien donc, « Officiellement, c’est comme si ce rapport n’existait pas. », a-t-il précisé dans cette émission d’Al Jazeera.
Selon Stora, « Nous sommes au début du processus »
Campé sur ses positions, le directeur des Archives Nationales Abdelmadjid Chikhi, a réclamé pendant cette émission que « La totalité » des archives de la période coloniale (1830-1962) soit restituée à l’Algérie. Selon lui, peu de pays ont pu subir ce qu’a subi l’Algérie en ce qui concerne « son patrimoine historique, intellectuel et culturel ».
Le DG indique donc clairement que « Ce qui a été pillé doit être restitué ». Pour lui, il est impensable d’arriver à la vérité historique quand « toute notre histoire est entreposée en France et dans d’autres pays étrangers ».
De son côté, Benjamin Stora, a rappelé pendant cette émission, que « Le président Français Emmanuel Macron, a reconnu la responsabilité de la France dans l’assassinat de Maurice Audin, et lors de la semaine dernière, il a également reconnu le meurtre de Ali Boumendjel… tué par Paul Aussaresses ».
Pour Benjamin Stora « Nous sommes au début du processus, c’est un cap qu’on prend ». L’historien ajoute que selon lui « Nous avons besoin de réparer le tord progressivement ». Enfin, pour répondre à la journaliste Algérienne qui lui a demandé de s’exprimer sur le rôle du côté Algérien, l’historien a déclaré que « Moi, c’est le président Français qui m’a demandé ce rapport, je ne peux pas m’exprimer à la place du gouvernement Algérien »