Après la parution des trois premiers tomes en 2005, 2008 puis en 2013, voilà que l’ancien ministre des Affaires Étrangères (1982-1988), Ahmed Taleb Ibrahimi, publie le quatrième volet de ses mémoires, intitulées « Mémoires d’un Algérien – Tome 4 : Craintes et espérances (1988-2019) ».
En effet, cette semaine marque l’apparition du quatrième tome des mémoires de l’écrivain et homme politique algérien, Ahmed Taleb Ibrahimi, aux Éditions Casbah. Le natif de Sétif, aujourd’hui âgé de 91 ans, a intitulé ce nouveau tome : « Mémoires d’un Algérien – Tome 4 : Craintes et espérances (1988-2019) ».
Ainsi, ce nouvel ouvrage de l’ancien ministre Taleb Ibrahimi vient retracer les événements d’un épisode crucial de l’histoire de notre Algérie tels qu’il les a vécus. D’ailleurs, il complète les trois précédents tomes de ses mémoires, intitulés : « Tome 1 : Rêves et épreuves (1932-1965) », « Tome 2 : La passion de bâtir (1965-1978) » et « Tome 3 : Un dessein inabouti (1979-1988) ». Publiés, respectivement, en 2005, 2008 et 2013 aux Éditions Casbah.
Taleb Ibrahimi critique sévèrement Bouteflika et son système
Dans ce nouveau volet de ses mémoires, le fils de Mohamed Bachir Ibrahimi a pointé du doigt les deux décennies du Président déchu, Abdelaziz Bouteflika. Selon lui, « le règne de Bouteflika s’est soldée par un lourd passif, laissant de profondes blessures dont la plus grave est la corruption par son ampleur et l’étendue de ses effets dévastateurs ».
Évoquant les élections de 1999, Ahmed Taleb Ibrahimi n’a pas manqué de rappeler son retrait, ainsi que celui des autres candidats, « laissant sur scène le candidat du pouvoir ». « Le retrait des candidats a donné un régime légal, mais sans légitimité et donc incapable de répondre avec succès aux exigences de la réconciliation et du changement », a-t-il soutenu.
Selon lui, le premier mandat du Président déchu était « chaotique » et qu’ « après quatre années de présidence, soit en 2004, la situation en Algérie avait empiré ». D’ailleurs, il n’a pas manqué de souligner le fait que « durant ce mandat, Bouteflika ne s’était jamais rendu au Parlement ».
« Que ceux qui ont misé sur Bouteflika tirent donc les leçons de leur échec patent, et qu’ils restituent la parole au peuple pour que notre pays puisse enfin se doter d’un régime légitime, librement choisi par le peuple souverain », a encore écrit Taleb Ibrahimi.
Ainsi, l’auteur de « Mémoires d’un Algérien » a poursuivi en évoquant les élections présidentielles de 2004, notant que « l’Algérie avait connu la plus longue campagne électorale de son histoire », qui a marqué la réélection de Bouteflika.
3ᵉ et 4ᵉ mandat de Bouteflika : Taleb Ibrahimi dénonce la corruption
Dans ce nouveau tome de ces mémoires, l’ancien ministre des Affaires Étrangères a considéré « la Constitution de 2008 comme étant un tournant dans l’établissement d’un régime autocratique que le Président déchu avait établi, notamment après la modification lui permettant de se présenter pour un troisième mandat ».
Selon lui, il en est de même pour le quatrième mandat de 2014, qui « constituait un déni du caractère républicain de notre pays ». D’ailleurs, Taleb Ibrahim a estimé que « les réformes de l’ancien défunt Président Bouteflika étaient inutiles », notant qu’ « il avait refusé l’invitation qu’on lui avait adressé pour prendre part aux consultations lancées pour l’amendement de la Constitution ».
Par ailleurs, le fils de Bachir Ibrahimi a révélé quelques chiffres relatifs à la corruption en Algérie sous le règne de Bouteflika. En effet, il a fait savoir que « cette corruption avait coûté des pertes colossales au Trésor Public, s’élevant à près de 78 milliards de dollars ». Rajoutant que l’Algérie figurait parmi les pays les plus corrompus dans le monde », selon l’Organisation internationale de transparence.
En outre, dans le dernier chapitre de ce quatrième tome de ses mémoires, l’auteur natif de Sétif n’a pas manqué d’évoquer le mouvement populaire Hirak de 2019. Affirmant que « c’est le Hirak qui a mis fin au règne individuel de Bouteflika, en faisant échouer son projet de se présenter pour un cinquième mandat ».
Dans ce même sillage, il est à rappeler qu’en 2020, le Président Tebboune avait visité Taleb Ibrahimi pour s’enquérir de son état de santé. Lors de cette rencontre, l’ancien ministre avait « présenté sa vision de l’avenir dans le cadre de la consolidation de l’unité nationale pour l’édification d’un front interne solide et la protection de l’identité nationale et des valeurs et constantes de la Nation », avait indiqué un communiqué de la Présidence.