Menacée d’expulsion, une famille algérienne se bat pour soigner leur fille en France

Menacée d’expulsion, une famille algérienne se bat pour soigner leur fille en France

Nombreux sont les cas d’étudiants, mais aussi de familles menacées d’expulsion en France. En effet, ces derniers temps, de plus en plus de ressortissants étrangers reçoivent des obligations de quitter le territoire français et de nombreuses familles algériennes vivent le calvaire en raison de cette décision.

Parmi ces dernières, Amina et Hicham B qu’ils vont devoir quitter le pays, accompagnés de leurs cinq filles, âgées entre 6 mois et 11 ans. Si la famille avait quitté l’Algérie en 2015, c’est pour soigner leur fille ainée, âgée à l’époque de trois ans.

Dans les Hauts-de-Seine, les parents algériens de cinq enfants nés en France menacés d’expulsion

En effet, la décision de renoncer à leur vie en Algérie remonte en 2015, les deux parents algériens ont pris cette décision pour soigner leur enfant soufrant d’une grave malformation cardiaque, autrement appelée la tétralogie de Fallot. Une pathologie cardiaque complexe qui nécessite non seulement des soins dès la naissance, mais aussi une opération chirurgicale.

Pour cette famille algérienne, voyager en France était une question de survie. Car, leur fille n’arrêtait pas de faire des malaises anoxiques. Dès leur arrivée en France, la petite fille s’est faite opérer, mais le médecin a interdit à la famille de retourner en Algérie. Et ce, étant donné que l’état de santé de la fillette était encore critique et risque d’avoir des complications.

C’est ainsi que la famille a décidé de rester en France. Depuis, notamment en 2017, le père de famille a réussi à obtenir une autorisation de travail et être embauché comme un agent de tri au niveau de l’aéroport de Paris CDG. Cependant, en 2020, la situation de cette famille algérienne a commencé à se compliquer. Leur autorisation provisoire de séjour en France arrive à expiration et la demande d’un titre de séjour a été refusée par la préfecture des Hauts-de-Seine. En mars 2023, la famille reçoit une OQTF associée d’une interdiction de retour sur le territoire français.

La demande de titre de séjour refusée pour la famille algérienne

Retourner en Algérie signifie pour Amina et Hichem B prendre des risques face à l’état de santé de leur fille, âgée aujourd’hui de 11 ans. En effet, le médecin traitant de l’enfant, le cardiopédiatre de l’hôpital l’hôpital universitaire Robert-Debré,  a certifié que son état de santé nécessite une prise en charge. Mais aussi, un suivi dans un centre hautement spécialisé et le retour en Algérie impliquerait un risque vital.

Depuis la réception de cette OQTF, la famille vit le calvaire au quotidien. Une décision que cette dernière ne comprend pas, car selon la circulaire de Valls, les deux parents algériens sont éligibles de rester en France. De son côté, la préfecture des Hauts-de-Seine, contactée par BFMTV, a justifié son refus de renouvèlement du titre de séjour par plusieurs « éléments factuels ». Notamment, l’entrée irrégulière de la famille sur le territoire français, l’avis de l’Ofii sur l’état de santé de la fille qui ne l’empêchait pas de voyager vers son pays d’origine.

Des motifs que dément Hicham, qui assure avoir voyagé en France par le biais d’un visa court séjour, puis resté dans le pays grâce à une autorisation de séjour provisoire pour enfant malade, qui a été renouvelée plusieurs fois.

La solidarité s’organise en faveur de cette famille algérienne

Pour tenter de trouver une solution à leur cas qui se révèle assez complexe, Amina et Hicham ont engagé une avocate. Pour cette dernière, la circulaire de Valls est assez claire et une admission exceptionnelle au séjour pourrait être accordée. L’avocate de la famille dénonce une « appréciation subjective du droit » de la part de la préfecture en question.

Une demande de recours a été formulée par l’avocate pour demander l’annulation de cette décision. Heureusement, la famille algérienne a reçu le soutien et la solidarité de plusieurs personnes. Dont celui du RESF qui rappelle que les trois dernières filles de ce couple algérien sont nées en France et leur avenir est incertain.

Pour sa part, la présidente de l’association des parents d’élèves, de l’école où sont scolarisées les filles de cette famille algérienne, a lancé une pétition qui a récolté 341 signatures. Et ce, pour permettre à cette famille de rester en France et soigner leur enfant dans le pays.


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