Le geste symbolique de Bedoui
Il faut dire que les attentats de Paris et leur très lourd bilan ont induit une prise de conscience que le danger n’est pas uniquement au Maghreb et au Proche-Orient mais que le terrorisme peut frapper là où il veut et quand il veut. En déposant symboliquement une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes, dont des Algériens du reste, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a envoyé un message aux autorités française. En clair, la lutte contre le terrorisme est l’affaire de tous.
«A travers cet hommage, nous exprimons notre solidarité avec toutes les familles de victimes du terrorisme, parmi elles il y a des Algériens. Je me recueille, en mon nom et au nom des Algériens, à la mémoire de toutes les victimes de ces attentats», a-t-il ajouté. Des paroles qui ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd puisque son homologue le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a répliqué que cet hommage est «très révélateur de ce que sont nos relations».
La France avertie…
«Ce sont des relations d’amitié, de confiance qui nous conduisent à être très près les uns des autres dans la lutte antiterroriste», a-t-il commenté. Eh oui, la France a plus que jamais besoin de l’expertise algérienne en la matière. De la même manière, l’Algérie a tant besoin des moyens de la France et de son soutien politique pour sécuriser le Sahel et éviter le pire en Libye.
Cela étant dit, tant mieux que la France et les pays occidentaux comprennent enfin que c’est le chaos qu’ils ont installé en Libye et en Syrie qui leur revient comme un boomerang à la figure. Le ministre de l’Intérieur a eu donc raison de plaider pour une «solidarité internationale» face à un phénomène tout aussi transnational. C’est au demeurant le même constat dressé et le même appel lancé par le Haut Commissaire pour la paix et la sécurité de l’Union africaine, Smaïl Chergui, lors de son passage hier à la Chaîne III. De même que l’ANP a mis en exergue dans la revue
El Djeich les dangers terroristes à nos frontières. Pour ce diplomate algérien, Daech fait peser une «grave menace sur la stabilité» de tout le continent africain. Il est à espérer que tous ces appels trouveront des oreilles attentives avant qu’il ne soit trop tard.
Hassan Moali