Menaces terroristes sur les jeux olympiques : Le Brésil face à un test majeur

Menaces terroristes sur les jeux olympiques : Le Brésil face à un test majeur

Alors que les Jeux olympiques de Rio débutent le 5 août, le système de sécurité brésilien pourrait ne pas être suffisant en cas d’attentat terroriste. C’est pourquoi le pays a décidé de durcir sa ligne après les attaques de Nice.

« Nous ne sommes pas prêts » en cas d’attaque terroriste, alerte Marcos Degaut, docteur en sécurité internationale et professeur à l’université de Floride centrale, interrogé par le quotidien brésilien Estado de Minas. « Le risque est élevé. » Jeudi 25 juillet, à une semaine de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à Rio, la police a arrêté un Brésilien ayant prêté allégeance à Daech. Plusieurs experts et médias se demandent si le Brésil peut faire face à une tentative d’attentat, alors qu’un demi-million de visiteurs sont attendus dans la « ville merveilleuse », du 5 au 21 août. Pour le Washington Post, la sécurité dans le pays est digne du « monde d’avant le 11- Septembre. Bien qu’ils soient habitués aux criminels et aux policiers lourdement armés, les Brésiliens ne sont absolument pas familiarisés avec le terrorisme international ». Etant donné les bonnes relations diplomatiques du pays, la possibilité d’une attaque n’avait jusque-là jamais été prise au sérieux. Le secrétaire d’Etat chargé de la sécurité de Rio, José Mariano Beltrame, n’avait pas hésité à dire que « le Brésil n’est pas vraiment menacé ». Le pays est en effet assez bien placé dans l’Index du terrorisme international de 2015 : 74e, alors que les Etats-Unis sont à la 35e place, et la France à la 36e. « La réalité a commencé à se dévoiler », poursuit le quotidien américain. Après l’attaque de Nice, le 14 juillet, « le Brésil est en train de réviser son dispositif de sécurité », précise le Washington Post dans un autre article, notamment avec « une série d’exercices antiterroristes ». M. Beltrame a également annoncé qu’une « cellule antiterroriste avec 50 policiers était en place à Brasília et qu’au moins 80 000 agents de sécurité seraient à Rio pendant les JO, c’est-à-dire le double du déploiement à Londres en 2012″. Selon le quotidien portugais Público, un groupe de 15 terroristes présumés fait en ce moment l’objet d’une enquête. Ces 15 Brésiliens sont soupçonnés d’avoir acheté des armes en vue de commettre un attentat. Ce qui n’a pas empêché le ministre de la Défense Raul Jungmann de qualifier le groupe d’ »amateur ». Cela intervient après l’arrestation, jeudi 21 juillet, de « dix Brésiliens soupçonnés de préparer des actes terroristes pendant les Jeux », a déclaré le ministre de la Justice Alexandre de Moraes. « Quelques-uns ont prêté allégeance à l’Etat islamique », a-t-il annoncé, comme le rapporte le quotidien carioca O Globo. Des menaces de plus en plus concrètes, notamment après que le site G1 a révélé que « quatre personnes liées au terrorisme ont essayé de se faire accréditer pour les JO ». Le Washington Post cite les propos de Patrick Skinner, ancien officier de la CIA spécialisé dans l’antiterrorisme : « On a déjà vu des cas où la sécurité des JO semblait fragile et elle s’avérait finalement efficace, parce que le pays y met toutes ses forces. »