Menaces, violences, agressions: pharmacien, métier à hauts risques en Algérie ?

Menaces, violences, agressions: pharmacien, métier à hauts risques en Algérie ?

Près de 12 500 pharmacies couvrent le besoin national en médicaments, opérant au niveau des 58 wilayas. Ces commerces, pourtant essentiels, sont la cible de violentes agressions perpétrées la plupart du temps par des individus en manque. L’addiction aux psychotropes est le principal mobile pour ces tentatives de vol, mais aussi de meurtre pour certaines.

Le Syndicat National des Pharmaciens d’Officine (SNAPO) a réalisé un documentaire en partenariat avec le média arabophone Ennahar sur les agressions subies par les pharmaciens. On peut y voir des images choquantes où les pharmaciens se font sauvagement agresser, voire molester par le feu…

Par le biais de ce documentaire, le SNAPO souhaite faire connaitre la situation malencontreuse des pharmaciens algériens et faire cesser ces agissements sans foi ni loi.

Les pharmacies en Algérie sous la menace constante

Le reportage en question rapporte les témoignages des victimes et de leurs familles, racontant en détails les évènements et les circonstances des faits. Toutes ces histoires viennent mettre en lumière la source du problème, la dépendance aux drogues dures, notamment aux anti-dépresseurs et hallucinogènes.

Si aucun commerce n’est à l’abri des braquages, les délinquants visent plus particulièrement les pharmacies au vu d’une marchandise très convoitée qu’elles commercialisent : les psychotropes. Les officines assurant des gardes de nuit sont d’autant plus touchées, période où les assaillants sont plus libres de commettre leurs méfaits. Le soir, les effectifs sont aussi réduits, laissant le champ libre aux agresseurs pour se faufiler dans les locaux et agir impunément.

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Agressions, meurtres et séquestrations, les pharmaciens algériens en détresse

Il y a de ça quelques mois, une pharmacienne qui assurait une garde de nuit s’est fait agresser par un client. Ce dernier a mis le feu au local en déversant de l’essence sur les étales et le sol et en y jetant un briquet allumé. La victime, enceinte de 7 mois, s’est retrouvée piégée à l’intérieur du magasin sans issue de secours.  Fort heureusement, elle réussit à s’échapper en bravant les flammes, et parvient à aller chercher de l’aide. L’agresseur, lui, écope de 5 années de prison ferme. Une peine jugée insuffisante par la victime, évoquant le traumatisme psychologique causé.

Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. De nombreuses pharmacies sont mises à sac un peu partout dans le pays. Rappelons notamment l’agression à main armée survenue à Bordj Badji Mokhtar en janvier, où la victime, un jeune pharmacien, avait été séquestrée et prise en otage pendant près d’une heure.

Pire encore, un pharmacien a été sauvagement battu puis assassiné en 2019 par 4 personnes armées appartenant à un réseau de trafic de stupéfiants.

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