Méningite, tuberculose, brucellose… Retour en force des maladies infectieuses et des zoonoses à Oran

Méningite, tuberculose, brucellose… Retour en force des maladies infectieuses et des zoonoses à Oran

Les maladies infectieuses et les zoonoses sont de retour, des centaines de nouveaux cas de méningites, tuberculose et de zoonoses comme la brucellose et la rage sont signalées un peu partout à travers la wilaya et surtout dans les bidonvilles qui ceinturent la ville et les grandes agglomérations.

Les services de la Santé se montrent rassurants en estimant que cette progression des maladies infectieuses et en premier lieu la méningite et la tuberculose est «maitrisée», mais sur le terrain, c’est une autre réalité et la prudence est, désormais, de mise.

La recrudescence des cas de maladies infectieuses est due essentiellement à une grave dégradation des conditions d’hygiène dans les périphéries. Les efforts consentis par les services sanitaires pour lutter contre les maladies infectieuses n’arrivent plus à endiguer le retour en force de nombreuses maladies réémergentes en raison de la détérioration des conditions d’hygiène dans les zones périphériques envahies par les bidonvilles et les décharges sauvages.

Ainsi, plus de 130 cas de méningites ont été recensés dans notre wilaya depuis le début de l’année en cours. On constate surtout un retour ces dernières années des cas de méningites bactériennes, des pathologies graves qui nécessitent une prise en charge en urgence. La méningite d’origine bactérienne peut évoluer rapidement et provoquer la mort des malades atteints, si elle n’est pas diagnostiquée et soignée à temps. La bactérie se trouve généralement dans l’eau et peut contaminer les végétaux et certains aliments: les viandes crues, les fromages à pâte molle et les fromages au lait cru, les fruits et les charcuteries.

Avec le changement de climat, de nombreux parents confondent les symptômes de la méningite avec ceux d’une simple grippe saisonnière et entament l’automédication, l’enfant n’étant pris en charge que tardivement. Un nouveau vaccin avait été récemment introduit dans le calendrier national de vaccination contre le «Haemophilus Influenzae B (HIB)», un germe responsable de cas de méningite et de pneumonies qui sont souvent fatales pour les malades atteints. 25% des méningites bactériennes purulentes recensées à travers le pays sont provoquées par ce germe. Le nouveau vaccin est destiné aux femmes enceintes et aux nouveau-nés.

Le vaccin anti-méningocoque reste toutefois très peu utilisé, insuffisamment pour assurer une couverture vaccinale capable d’assurer une immunité de la population. Il importe de noter que le taux d’incidence le plus élevé à l’Ouest de la méningite purulente en 2014 a été enregistré dans la wilaya d’Oran.

Les services sanitaires ont ainsi révélé que le taux d’incidence de la méningite purulente qui touche en particulier les enfants en bas âge a atteint 4,14, soit le double du taux d’incidence de l’Ouest qui est de seulement 2,04. Dans certaines wilayas de l’Ouest (Tissemsilt, Relizane et Mostaganem) aucun cas de méningite purulente n’a été enregistré en 2014. Concernant la méningite à liquide clair, la wilaya d’Oran enregistre aussi le taux d’incidence le plus élevé dans la région avec 10,84. La moitié des cas recensés à l’Ouest (54%) concernent les méningites à liquide clair contre 25% pour les méningites purulentes et 21% pour les cas non précis.

Ce retour en force de cette maladie est causé par de nombreux facteurs et en particulier la détérioration des conditions de salubrité en raison de l’absence d’entretien du réseau des eaux usées et la prolifération des décharges sauvages, faute de ramassage des ordures ménagères, favorisant la prolifération des rats, vecteur de cette maladie.

A. Saïd