Mesbah à cœur ouvert : «Je vais me relever et continuer à servir l’EN jusqu’en 2018, au moins»

Mesbah à cœur ouvert  : «Je vais me relever et  continuer à servir l’EN jusqu’en 2018, au moins»

Rencontré mardi en marge du stage dédié aux joueurs internationaux pour l’obtention de la licence CAF C, Djamel Mesbah a accepté de revenir avec nous sur la situation difficile qu’il traverse cette saison et d’évoquer ses ambitions pour l’avenir.

Vous êtes actuellement à Alger afin d’effectuer un stage pour l’obtention du diplôme CAF C. Vous préparez dès à présent votre reconversion en tant qu’entraîneur ?

Ce stage est vraiment très intéressant. On a la possibilité de faire ces stages pour une petite période et donc, on en profite. On remercie la Fédération et aussi Toufik Kourichi pour tout ça. Cela nous permet aussi de retrouver d’anciens coéquipiers et de préparer l’avenir. Après, moi, je joue encore, je n’y pense pas trop, mais au moins, si on a cette opportunité, on essaye de la saisir.

Vous êtes l’un des cadres de la sélection nationale. Vous vous voyez à l’avenir dans la peau d’un entraîneur ?

C’est un peu trop tôt pour imaginer tout ça. C’est clair que j’aime bien ce métier, mais on sait qu’il est très dur aussi. Ce n’est pas donné à tout le monde. On doit apprendre, suivre des stages et y aller doucement. Il faut avoir l’envie pour faire ça. Moi, j’ai envie après la fin de ma carrière de rester dans le foot, mais aujourd’hui, je ne peux pas vous dire si je me vois en tant que coach à l’avenir.

On vous sent très heureux aujourd’hui de retrouver vos anciens coéquipiers, mais est-ce que vous auriez été encore plus heureux si vous étiez actuellement avec la sélection nationale à préparer la double confrontation face à l’Ethiopie ?

Naturellement, pour un joueur sélectionnable, c’est clair que j’aurais aimé être avec la sélection. Je ne le cache pas. Je sais que je suis en manque de compétition et que je vis une situation difficile actuellement, j’accepte sans souci le choix du coach. Pour le moment, je ne mérite pas d’aller en sélection. Cependant, je vais me relever et faire en sorte de garder ma condition physique.

Avez-vous eu une discussion avec Gourcuff ?

Non, pas pour le moment. On a discuté avant et il sait que je suis toujours dans le projet. J’ai pour ambition de disputer la CAN 2017 et le Mondial 2018.

Parlons, si vous le permettez, de la situation difficile que vous traversez depuis quelque temps. Il y a eu l’enchaînement des blessures, puis par la suite des problèmes avec votre club. Comment expliquez-vous tout cela, vous qui avez la réputation d’être un joueur très professionnel ?

Je suis d’accord avec vous. Ma première saison à la Sampdoria s’est quand même bien passée. J’ai disputé 20 matchs et je faisais souvent de bons matchs. Après, c’est clair, j’ai eu quelques problèmes avec le club. Des problèmes inexplicables, d’ordre extra sportif. J’en assume les conséquences et je prends mes responsabilités, comme toujours. Après, j’essaye d’être le plus sérieux possible, même si je sais que je dois faire quelque chose de plus pour essayer d’éviter l’enchaînement des blessures.

Qu’est-ce qui s’est réellement passé avec vos dirigeants. Selon la presse italienne, il semblerait qu’ils n’ont pas vraiment apprécié le fait que vous ayez refusé une offre d’un club de Serie B en janvier dernier et, par conséquent, ils veulent vous faire sortir par la petite porte. Qu’en est-il au juste de tout ça ?

L’histoire avait déjà commencé au mercato estival. J’avais fait ma saison au club. J’étais titulaire sous l’ère de Mihajlovic, sauf que le club a pris des décisions et m’avait signifié qu’on ne comptait plus sur moi. Donc, moi, j’ai cherché à partir, mais ce n’est pas facile d’avoir des possibilités qui me soient adaptées. J’ai quand même 31 ans. Ces dernières années, j’ai changé beaucoup de clubs. Je cherchais donc la stabilité. J’ai tenu le coup malgré tout et après, j’ai commencé à rejouer avec le coach Zenga, sauf qu’après, je me suis re-blessé. Ça m’a freiné. Cet hiver, le club m’a mis sur le marché des transferts, mais je n’ai pas trouvé un club qui me correspondait. Il y avait des possibilités ailleurs oui, mais c’était compliqué de trouver un arrangement.

Mais est-ce vrai que vous avez refusé un club de Serie B qui vous voulait ?

Oui, j’ai refusé une proposition de Bari et j’ai mes raisons.

Ça explique alors la colère de vos dirigeants…

Peut-être. J’ai eu d’autres pistes, assez lointaines, mais, j’ai une famille, des enfants…

Des contacts en Chine ?

Je ne peux pas dire où, mais c’est clair que je ne peux pas partir loin maintenant. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, mon problème avec la Sampdoria est d’ordre extra sportif et ça n’a rien à voir avec l’épisode qui s’est passé il y a un mois.

C’est quoi alors ce problème ?

Je ne sais pas. Ils n’arrivent pas à m’expliquer ce qu’il y a au juste.

Pourtant, vous êtes connu pour être un très bon communicateur…

C’est ça le pire. Ne pas savoir, c’est ce qui fait le plus mal. J’ai accepté de rester et je suis en train de subir les conséquences. Je vais essayer néanmoins de maintenir ma forme physique en jouant avec les jeunes en Primavera (Ndlr : la réserve).

Mais vous êtes toujours sous contrat avec la Sampdoria ?

Oui, bien sûr. Il me reste un an et demi de contrat avec le club.

Et comment vivez-vous cette situation ?

C’est clair que ce n’est pas une situation facile. Je ne joue plus en Serie A. Il y a ce manque de compétition, mais j’essaye de rester sérieux et de garder la forme pour qu’après, au prochain mercato, j’essayerai de trouver une solution.

Vous confirmez que vous ne figurez plus sur la liste des joueurs engagés pour la suite du championnat ?

Oui, j’ai été exclu de la liste des 25 et donc je n’ai pas la possibilité d’être convoqué pour les matchs du week-end.

D’un point de vue réglementaire, cette décision est-elle plausible ?

S’ils l’ont fait, certainement oui. Je n’ai pas trop cherché à comprendre. J’ai accepté leur décision, comme toujours. Je reste tranquille, serein. C’est ce qui a fait ma force durant ma carrière. En tout cas, je ne baisse pas les bras malgré tout ça et je compte trouver un nouveau club en juin prochain qui me permettra de redevenir le joueur que j’étais.

Malgré tous ces couacs, on vous sent très déterminé à retrouver votre véritable niveau. Et la sélection nationale dans tout ça, vous ne comptez pas raccrocher de sitôt, du coup ?

Comme je l’ai dit tout à l’heure, ma mise à l’écart de la sélection en ce moment est tout à fait logique. Je ne joue pas, donc c’est normal et j’accepte sans le moindre souci. Maintenant, c’est à moi de trouver une solution en juin pour redevenir compétitif et rester toujours à la disposition de la sélection.

Après avoir longtemps hésité, Yassine Benzia a choisi d’intégrer la sélection algérienne. Pensez-vous qu’il a fait le bon choix ?

Oui, je pense qu’il a fait le bon choix surtout s’il regarde les joueurs qui sont venus avant lui. Les Feghouli, Ghoulam, Taïder, Brahimi et les autres prétendants à l’Equipe de France, ont choisi de jouer pour l’Algérie et on a vu qu’ils ont pris du plaisir. Ils représentent un grand pays et font plaisir à leur famille. Ils ont aussi joué une belle Coupe du monde. Tout ça doit le conforter dans son choix.

L’acharnement médiatique dont est victime un joueur aux origines algériennes, en l’occurrence, Karim Benzema par la presse française, peut-il l’avoir persuadé davantage selon vous à choisir l’Algérie ?

Non, je ne pense pas. Benzia et même les autres qui vont venir ne doivent pas penser ainsi. Il faut que ça soit un choix du cœur, pas sportif. Désormais, la sélection algérienne est devenue très attractive. On n’a qu’à regarder les performances des Mahrez, Brahimi, Slimani, Ghoulam et autres. Jouer pour l’Algérie ne va pas diminuer la cote d’un joueur.

Un message à faire passer au jeune Adam Ounas qui hésite toujours ?

Je ne connais pas son cas personnel, mais je lui dis une chose : ça ne sera pas son choix en Equipe nationale qui va influer sur sa carrière. Maintenant, l’Algérie a une certaine cote, une image. L’EN est devenue une équipe importante. Au niveau qualité technique, elle n’a rien à envier à l’Equipe de France.