Avec l’ouverture du deuxième tronçon du tramway allant de la station des Fusillés au Ruisseau à Bordj El-Kiffan, à travers les deux pôles universitaires de Bab-Ezzouar et Caroubier, ainsi que le Palais des expositions, c’est toute la zone est d’Alger qui sera desservie par un transport collectif offrant confort et accessibilité aux handicapés, estime M. Omar Hadebi, directeur général du Métro d’Alger.
M. Hadebi qui relève une avancée appréciable des travaux des différentes lignes de tramway au niveau d’Alger, Oran et Constantine malgré les con-traintes foncières à cause des expropriation et l’absence d’assainissement sur certains tronçons qui retardent les travaux, annonce de nouveaux projets de tramway pour les wilayas de Sidi Bel-Abbès, Mostaganem, Ouargla, Annaba, Sétif et Batna. Deux extensions sont également prévues à Oran, une à Alger et une autre grande extension à Constantine. Pour les besoins de ces importantes réalisations, une usine de construction et d’assemblage de rames a été créée à Annaba, en partenariat entre l’Entreprise du métro d’Alger et ASTON. Le lancement des appels d’offres est prévu pour le mois de juin concernant le projet de Sidi Bel- Abbès, au dernier trimestre de l’année pour Ouargla et Mostaganem, alors que pour les autres projets, les appels d’offres seront lancés au courant du premier et deuxième trimestre de l’an prochain. M. Hadebi annonce que le budget de réalisation de tous ces projets est déjà dégagé sans toutefois donner de plus amples précisions sur le montant. Au niveau d’Oran, les travaux du tramway seront achevés à la fin de l’année et la mise en service interviendra au début 2013. Les essais techniques sur cette ligne débuteront le mois de juillet prochain. S’agissant du tramway d’Alger qui a coûté 52 milliards de dinars, il transportera, une fois achevé à travers ses trois tronçons, quelque 185 millions de voyageurs /an. A raison d’une rame, qui équivaut à 167 voitures et à 3 autobus, le tramway devrait contribuer au désengorgement des grands centres urbains comme Alger, qui bénéficiera, en plus de l’extension Bordj El-Kiffan – Dergana, qui connaît un taux d’avancement des travaux de 30%, d’une extension les Fusillés – Bir Mourad Rais – Draria. A Draria, le tramway croisera le métro sur la ligne menant de la place des Martyrs- Chevalley- Draria. M. Hadebi appréhende d’ores et déjà l’extension du tramway vers Draria, notamment sur le tronçon reliant les Fusillés – Bir Mourad Rais sur 7 km qui engendrera, explique-t-il, beaucoup d’expropriations qui supposent des problèmes en plus. «Contrairement au métro qui est souterrain, le tramway traverse des sites urbains que nous essayons d’éviter pour minimiser les dégâts», a-t-il précisé.
5 millions de voyageurs transportés
Du côté du métro d’Alger, après l’ouverture en novembre dernier de la première ligne Grande Poste – Hai El-Badr sur 9 km, l’extension Grande Poste – El-Harrach sur 4 km, dont les travaux génie civil sont achevés, entrera en service probablement en novembre 2013 alors que la mise en service de l’extension Place des Martyrs -Ain Naâdja est attendue pour la fin 2016.
Une autre ligne Tafourah- Place des Martyrs sur 1,6 km est également en cours de réalisation à travers deux stations, Ali-Boumendjel et Place des Martyrs, une station musée qui sera réalisée en collaboration avec le ministère de la Culture.
Des études ont été, par ailleurs, engagées, informe le DG du Métro d’Alger, pour la réalisation du métro d’Oran sur un tronçon de 17 km, et le lancement des appels d’offres pour ce projet est prévu en mars 2013.
Interrogé sur les délais de réalisation fixés pour cet autre projet, M. Hadebi qui était hier l’invité de la Rédaction de la Chaîne III dira qu’il faut attendre la fin des études pour fixer le budget de réalisation et arrêter les échéanciers. Mais à la faveur de l’expérience du Métro d’Alger, les travaux iront certainement beaucoup plus vite. Il revient à ce titre sur l’épopée du métro algérois dont les travaux, comme tout le monde le croit, auraient débuté en 1982. Ayant suivi les travaux depuis le début, M. Hadebi soutient que ce n’est qu’en 1983 que les études expérimentales ont commencé sur une seule galerie et à cette époque trois groupements d’entreprises ont été sélectionnés pour réaliser le linéaire devant relier Hai El-Badr à Oued Koreiche sur 12 km à travers 16 stations. Le projet a été renvoyé aux calendes grecques à cause de la chute du cours du pétrole sur les marchés internationaux.
Il fallait attendre 1988 pour que les galeries de reconnaissance édifiées soient consolidées.
Et la réalisation des deux premiers tronçons, respectivement de 1 500 m et 2 500 m a été confiée à Cosider en 2001. Donc, réellement, tient à préciser l’invité de la Rédaction, la relance du métro d’Alger n’est intervenue qu’en 2003 à la faveur de la visite du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika.
La réduction du tarif n’est pas à l’ordre du jour
Sur le trafic de la première ligne mise en service en novembre dernier, le DG du Métro d’Alger avance une moyenne de un million de passagers transportés mensuellement qui donne un total de 5 millions de voyageurs. Reconnaissant que la vitesse de croisière n’a pas encore été atteinte, M. Hadebi s’attend à une augmentation significative du trafic à la faveur de l’entrée en service de la deuxième ligne du tramway prévue le 15 juin prochain. Et à propos des arrêts techniques enregistrés de temps à autre sur la première ligne de métro, il indique que ceux-ci sont tout à fait normaux. «Nous sommes sous contrat de garantie, et les arrêts techniques relèvent de problè-mes de système et de disponibilité. Actuellement, nous sommes à 99, 93% de disponibilité alors que le groupement en charge de la gestion des rames se doit d’atteindre une disponibilité de 99,95%».
En réponse à une question relative à la cherté du prix du ticket de métro fixé à 50 dinars, il notera qu’il s’agit d’un tarif d’équilibre fixé par l’Etat sur la base des recettes et des charges. Il écarte à ce titre toute réduction du prix dans l’immédiat : «Il est encore assez tôt pour réduire les tarifs, les investissements sont extrêmement lourds et il faut attendre l’arrivée du tramway pour faire le bilan».
Pour ce qui est du prix du titre de voyage en tramway, il informe que la tarification se fera en zone, à raison de trois zones homogènes, soit 20 dinars la zone, mais le tarif sur l’ensemble du tronçon reliant Bordj El- Kiffan à Ruisseau sera, comme pour le métro, de 50 dinars. A noter la mise en place d’une tarification métro-tramway plus avantageuse dite «Ticket Plus», dont le prix sera fixé incessamment par le ministère. Des conventions avec les offices universitaires pour établir des cartes d’abonnement pour les étudiants ont été également prévues.
Les rotations du tramway qui sera géré par la société mixte SETRAM (Société d’exploitation du tramway), dont l’ETUSA détient 30% de parts, l’EMA (Entreprise du métro d’Alger) 29% et la RATP 41% seront dans un premier temps de 7 minutes d’intervalle entre deux rames puis de 4 minutes à terme.
Hamida B.