ILLIZ – Les participants à un séminaire international sur l’habitat en milieu saharien ont plaidé, jeudi à Illizi, pour la mise en place de mécanismes visant la préservation du mode architectural saharien et sa pérennisation.
Les intervenant lors de ce séminaire intitulé « L’habitat en milieu saharien entre authenticité et modernité, situation et perspectives », constitués notamment de chercheurs, d’architectes et d’universitaires spécialisés, ont mis l’accent sur l’importance de la sauvegarde de ce mode urbanistique ancien, sa valorisation en tant que legs patrimonial, culturel et civilisationnel, et sa contribution au développement.
Dans son intervention d’ouverture, le wali délégué de Djanet, Mohamed Said Bengamou, a appelé à arrêter un plan d’action définissant les conditions et mécanismes de préservation de ce modèle de construction authentique, dont le Tassili N’Ajjer est une des régions l’abritant.
Le Dr Mourad Marok, de l’université Saâd Dahleb (Blida), a indiqué que ce séminaire vise à donner forme aux attentes des citoyens en matière de développement durable et ce, avec le concours de l’ensemble des acteurs concernés et à travers l’échange d’expériences et de connaissances pour faire la jonction entre le passé au présent.
Pour lui, ce séminaire est le fruit d’un travail de longue haleine, cinq ans de recherches et d’études par de prospection sur le mode architectural saharien dans les villes de Djanet et de Bordj El-Haouès.
Dans un exposé sur « Le bâti saharien traditionnel, pour une vie moderne et durable dans le Sud-ouest américain », le Dr Hichem Ali Mourtada, d’Arabie Saoudite, a présenté un aperçu sur ce type d’habitat dans cette contrée américaine, ses objectifs, ainsi que les raisons et conditions de sa durabilité, avant de mettre en valeur les matériaux de construction utilisés dans ce mode architectural, dont l’argile, le chaume et d’autres matériaux locaux.
Le conférencier a imputé le recours à ce type de construction à plusieurs facteurs, dont les considérations climatiques et naturelles.
Dr Naïma Benkari de l’université Sultan Qabous (Sultanat d’Oman), a, de son coté, évoqué le mode architectural propre à la région du M’zab (wilaya de Ghardaïa) et ses spécificités, avant d’appeler à la conjugaison des efforts, entre académiciens, société civile et autorités locales, pour arrêter une feuille de route susceptible de contribuer à la valorisation de ce cachet architectural typique.
La rencontre a été mise à profit pour montrer des modèles de projets d’étudiants de l’université de Blida dans la wilaya d’Illizi, notamment à Djanet, et organiser des expositions sur les ksour de Djanet et sur les matériaux de construction locaux, à l’initiative de l’Office du parc culturel du Tassili N’Ajjer.
Trois ateliers ont été mis en place dans le cadre de ce séminaire, composés des différents acteurs, directions exécutives concernées et étudiants en architecture, consacrés à l’examen du patrimoine saharien, l’urbanisme des villes sahariennes et le bâti saharien.
Ce séminaire international (Illizi, 2-5 mars) regroupe, outre ceux du pays hôte, des spécialistes de Tunisie, Egypte, Arabie-Saoudite, Sultanat d’Oman et de France, selon les organisateurs.