L’Algérie entière est toujours sous le choc. L’affaire Djamel Bensmail jeune âgé à peine de 34 ans originaire de Miliana a été lynché par une foule déchaînée ensuite brulé vif sur la Place Publique de Larbaâ Nath Irathen dans la wilaya de Tizi-Ouzou, fait encore réagir. De nombreux spécialistes et politiciens ont commenté l’affaire, néanmoins l’intervention et l’analyse donnée par le médecin légiste Rachid Belhadj est la première du genre.
Intervenant sur les ondes de la radio nationale, le Pr Rachid Belhadj, président de l’académie algérienne des sciences de développement médico-judiciaire , affirme que l’enquête diligentée concernant l’affaire du meurtre de Djamel Bensmail devrait se focaliser et se construire à partir de plusieurs éléments notamment, « les images qui sont là, les témoignages, mais aussi, les preuves scientifiques et l’expertise du véhicule, les empruntes, les taches de sang et d’autres éléments de preuves qui n’ont pas été filmés à l’intérieur du fourgon ».
Ce drame a suscité une indignation nationale. La stupeur est générale et le pays entier est traumatisé par autant de violences et de cruauté, les internautes mettent la pression afin de capter le plus vite possible les coupes, certains d’entre eux réclament même l’application de la peine de mort. Pour le Dr Belhadj « C’est ça le rôle de la science, apporter des explications, peut-être qu’il y aura des éléments de preuve contre des gens qui n’ont pas été filmés.»
Tentative d’atteinte à toute une nation
Comme les autres, le Dr Belhadj a invoqué les « plans de déstabilisation » fomentés par des complots internes et appuyés par des forces étrangères qui veulent nuire à notre pays, selon lui l’intention criminelle est également condamnable. « Il y a aussi cette intension de porter atteinte à la bonne santé morale et psychologique de toute une nation et même de l’humanité entière.»
Les images de lynchage ont circulé massivement sur les réseaux sociaux et toute l’Algérie se retrouve en dernier lieu horrifiée par tant de barbarie, de monstruosité et de terreur. Toutefois, le Docteur a condamné la diffusion des images du meurtre du défunt, « la diffusion de ces images inhumaines, y compris par les qui n’étaient pas présents sur la scène de crime est également répréhensible. » insistant sur la nécessité d’apporter un accompagnement psychologique à la famille Bensmail.
Selon lui, « comme durant les années 90, le message est le même : terroriser les gens et créer un climat d’instabilité.» En tant que médecin légiste, il rappelle que sa corporation « attire depuis des années l’attention des pouvoirs publics sur la violence du quotidien, dans les stades, dans les cités et même au sein des familles, notamment à l’encontre des femmes.»