Meurtre de l’Algérien Djamel Bendjaballah en France : un crime raciste passé sous silence

Meurtre de l’Algérien Djamel Bendjaballah en France : un crime raciste passé sous silence

Djamel Bendjaballah, un éducateur d’enfants d’origine algérienne, a été tué par Jérôme D., dans la banlieue de Dunkerque. Le père de famille a été percuté deux fois puis écrasé, marche avant, marche arrière, par le conducteur d’une puissante Chrysler.

Les faits remontent au 31 août 2024, dans la banlieue de Dunkerque, département du Nord. En dépit des multiples plaintes déposées par la victime avant sa mort, l’instruction ouverte pour homicide volontaire ne retient pas pour l’heure le motif « raciste » comme circonstance aggravante.

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Djamel Bendjaballah, un Algérien tué par un militant d’ultradroite en France

L’affaire est rapportée dans la nouvelle édition, du vendredi 7 février 2025, du journal L’Humanité. Le soir d’un certain 31 août 2024, Jérôme D., au volant de sa Chrysler, percute Djamel Bendjaballah à Cappelle-la-Grande. Après avoir fait descendre ses enfants du véhicule, il fait demi-tour et fonce à nouveau sur sa victime.

Le choc est si violent que le corps de Djamel a rebondi sur la voiture de son tueur. Plus tard, Jérôme, ex-compagnon de la femme de la victime, avouera à la police avoir roulé « sur quelque chose« , qui n’est autre que Djamel. Par ailleurs, il contacte les secours en déclarant « je crois que j’ai tué quelqu’un« .

Une instruction judiciaire a été ouverte pour « homicide volontaire« . Dans le coffre du véhicule objet de ce crime, les enquêteurs découvrent une machette, un drapeau français et une pochette cousue de  » Brigade française patriote – Se préparer à résister » contenant 17 cartouches de calibre « 38 short colt« .

Les proches de Djamel dénoncent un crime raciste

Au domicile du suspect, les enquêteurs ont mis la main sur une dizaine d’armes à feu, de grenades et des quantités importantes de munitions, bien qu’il ne possède aucun permis de port d’armes. La mort de Djamel est passée inaperçue auprès de la presse française, et ne semble être qu’un fait divers qui n’intéresse pas grand monde.

Sauf que la famille de la victime ne l’entend pas de cette oreille. Ce n’est qu’après le drame que Zohra a appris le calvaire subi par son fils de 43 ans. En effet, Djamel a été harcelé et abreuvé d’injures racistes par Jérôme D., 43 ans également.

Depuis le début de sa relation avec sa compagne, Djamel subissait des insultes racistes de la part de son meurtrier, qui le traitaient de « bougnoule » et de « sarrasin« . Il avait même reçu un cochon en peluche et une saucisse barrée du mot « Hallal« .

Avant sa mort, Djamel avait déposé quatre plaintes contre Jérôme D., pour « injure non publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion« . Malgré ces signalements, le parquet de Dunkerque a classé ces plaintes sans suite, au motif que les faits sont prescrits. L’enquête ouverte pour homicide volontaire ne retient pas, pour l’instant, le motif raciste de ce crime, ce qui révolte ses proches.

De son côté, Zohra, la mère de la victime, se dit déterminée à faire connaître le motif raciste de ce meurtre et à forcer la justice à enquêter sur le milieu dans lequel évoluait Jérôme D.

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