L’Algérie a affirmé avec certitude que le Maroc était derrière l’assassinat de trois de ses ressortissants dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit. Saisies officiellement par Alger, les instances internationales concernées gardent toujours le silence.
Mercredi 3 novembre dernier, la présidence de la République avait annoncé que trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla.
Selon la même source, plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat. Aussitôt, le chef de la diplomatie algérienne adresse des messages à plusieurs instances internationales.
En effet, jeudi dernier, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a adressé des messages au Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, au Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, au Secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, et au Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Youssef Ben Ahmed Al-Othaimeen.
Les réactions timides de l’ONU
À ce jour, soit après près d’une semaine de l’assassinat des trois ressortissants algériens et 4 jours de l’annonce officielle de l’information, aucune réaction officielle n’a été faite par les instances concernées saisies par l’Algérie.
Quoique, le SG de l’ONU António Guterres, effleure la question lors d’un discours habituel appelant les « deux parties au dialogue pour apaiser les tensions ». Une réaction considérée comme insignifiante et inappropriée au vu de la dangerosité de la situation.
Pourtant, le chef de la diplomatie avait clairement indiqué dans son message envoyé à l’ONU que cette situation est « porteuse de risques imminents pour la sécurité et la stabilité au Sahara Occidental et dans toute la région ».
Il convient également de noter que le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq a confirmé, hier lors d’un point de presse, le lieu de l’attentat. « Nous pouvons maintenant confirmer que le site du bombardement se trouve dans la partie orientale du Sahara occidental près de Bir Lahlou », a-t-il déclaré en se basant sur un constat établi par une patrouille de la Minurso.
Blackout à l’Union africaine et la Ligue arabe
Mis à part ces deux réactions qui sont loin des exigences de la situation, l’on peut considérer que l’ONU garde toujours son silence et n’a pas réagi officiellement. Même constat d’ailleurs auprès des instances régionales, pourtant censées réagir et prendre des décisions concrètes.
Au niveau africain, le silence de Moussa Faki en sa qualité de président de la Commission de l’Union africaine en dit long. En effet, il est à noter que ce dernier est au cœur d’une large controverse depuis juillet dernier, lorsqu’il avait accepté l’entrée d’Israël en qualité de membre observateur au sein de l’UA.
Sans surprise aucune, la Ligue arabe s’est également résignée au silence. Si l’on considère que cette instance se retrouve sous les commandes des monarchies des pays du Golfe, son alignement avec le Maroc devient donc une certitude. Son silence également ne surprend personne. À n’en citer que cela, force est de constater que le silence des instances internationales n’est pas fortuit.