Migrants clandestins en Allemagne: Rapatriement imminent des Algériens

Migrants clandestins en Allemagne: Rapatriement imminent des Algériens

Les premières expulsions d’Algériens sans papiers devraient s’opérer très prochainement, a-t-on appris auprès de sources bien informées.

Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Les procédures en cours sont d’ordre strictement techniques, nous dit-on, puisqu’il s’agit essentiellement d’organiser les voyages qui permettront à quelque 700 immigrés en situation irrégulière de regagner le pays. Ce chiffre avait été rendu public par le Premier ministre lors de la conférence de presse animée conjointement avec la chancelière allemande en déplacement à Alger durant la seconde quinzaine du mois de septembre. Il représente le nombre d’Algériens identifiés dans le cadre d’une opération qui a démarré il y a plus d’une année. En 2016, Abdelmalek Sellal alors chef de l’exécutif avait fait savoir à Angela Merkel que l’Algérie était prête à accueillir ses immigrés mais il fallait auparavant que leur nationalité soit dûment établie. La condition est liée au fait qu’un grand nombre de migrants illégaux vers l’Europe ont recours à une méthode consistant à brûler leurs papiers d’identité afin de se fondre dans la masse de personnes en provenance de pays en guerre et pouvant, donc, potentiellement obtenir le statut de réfugiés.

Soumise, comme le reste de l’Europe, à une très forte augmentation du taux de l’immigration, l’Allemagne a décidé d’accélérer le processus d’identification en collaboration avec une commission algérienne mise spécialement en place dans ce cadre. Durant la conférence de presse, Ouyahia a révélé que le nombre de migrants illégaux s’élève à 40 000. «Ils ne seront pas en danger une trois arrivés en Algérie», a tenu de son côté à préciser Angela Merkel en s’adressant plus précisément aux journalistes allemands qui l’accompagnaient. Une partie de l’opinion allemande est, il faut le dire, sensible aux questions de rapatriements qui s’effectuent en direction de zones en guerre ou en situation instable. Pour régler définitivement le problème et donner à ses décisions un caractère légal, les autorités allemandes ont décidé de déclarer l’Algérie, la Tunisie et le Maroc pays sûrs. Un premier projet similaire avait été rejeté en 2017 faute d’accord entre le gouvernement et certaines parties de l’opposition allemande. Une année plus tard, le texte était adopté, permettant ainsi aux services de l’immigration de rejeter les demandes d’asiles d’Algériens, Marocains et Tunisiens de façon automatique et sans motiver les refus.

Pour le rapatriement des 700 Algériens sans papiers, Ouyahia a fait savoir à Merkel que l’Etat algérien refusait que les expulsions se déroulent à bord de vols spéciaux et souhaitait la contribution de la compagnie aérienne allemande, la Lufthansa, la compagnie nationale ne pouvant quant à elle prendre en charge un nombre aussi important de personnes. La chancelière allemande ne semble pas avoir trouvé d’objections à cette demande et semblait au contraire ravie d’avoir finalisé un accord qui traîne depuis des années.

A. C.