Migrants et réfugiés : enfin un statut !

Migrants et réfugiés : enfin un statut !

Vaut mieux tard que jamais. L’Algérie s’est décidée, enfin, à proposer des solutions concrètes à la problématique, pour ne pas dire au problème des réfugiés et des migrants, de plus en plus nombreux sur son territoire. Le ministère des Affaires étrangères s’attelle à élaborer un projet de loi qui aiderait ces milliers de personnes, hommes, femmes et enfants, à se sortir de la précarité dans laquelle elles sont plongées et obligées d’y rester faute de cadre juridique qui préciserait leur statut et, partant, légaliserait leur séjour. Il était temps. Car, au-delà de la satisfaction aux conventions, accords et autres protocoles internationaux signés, il s’agit avant tout—c’est même une urgence d’ailleurs—d’aller au secours de personnes vulnérables, en détresse. En un mot, de faire vite pour empêcher un drame humanitaire. En l’absence d’un statut qui assure la protection, permet l’accès légal à un emploi, sinon garantit un minimum de revenus, les migrants et les réfugiés, qui ont fui leur pays pour cause de difficultés économiques ou de conflits armés, ne peuvent prétendre à une vie décente : manger à leur faim,  disposer d’un toit pour s’abriter, se soigner correctement et scolariser leurs enfants. Obligés de (sur)vivre, ils sont des proies désarmées et impuissantes d’employeurs prédateurs, que rien ne retient, ni les lois ni leur conscience, devant l’exploitation d’une main-d’œuvre bon marché, nullement exigeante. Cela ne se passe pas que dans les bourgades reculées ; cela se passe y compris au niveau de la capitale, au vu et au su, certainement, des autorités qui, d’ailleurs, ne peuvent qu’être sensibilisés sur la situation des migrants, tant le phénomène s’est amplifié au fil des mois et, donc, largement visible. Il suffit, au demeurant, de se rendre dans quelques banlieues d’Alger pour découvrir les camps qui s’érigent et gagnent de plus en plus en étendue. Ce qui devrait constituer une préoccupation, autant pour les autorités que les humanitaires. Car, ces camps grossissent et s’élargissent au rythme du flux continu de migrants. Et cette expansion donne ce que d’autres pays ont connu. La France, pour ne citer qu’un exemple, a eu “la jungle de Calais” qui fut un problème dur à résoudre. Certes, on n’en est pas encore là, mais, si rien n’est fait, c’est vite arrivé. C’est pour cela que le dispositif juridique auquel a pensé le MAE est important. C’est, disons-le, déjà un pas positif que les autorités aient décidé d’affronter le problème qu’elles ont jusque-là esquivé.