Dans le cadre de l’opération de dénombrement des oiseaux d’eau (du 13 au 30 mai courant), lancée par l’équipe d’ornithologues (Hanieche Manal, Soltane Yacine et Namous Saâd) relevant de la conservation des forêts de Mila, une bonne et heureuse découverte a été effectuée autour du barrage Béni Haroun, en l’occurrence, 3 sites de nidification du bihoreau gris (Nycticorax nycticorax) ou héron bihoreau, un oiseau échassier observé pour la première fois dans cette région en 2015 et dont la première nidification a été signalée en 2016, confirmée et photographiée en 2017.
Depuis, la population du bihoreau gris, à Béni Haroun, a connu une croissance remarquable, pour atteindre les 500 sujets en 2019, avec 3 sites de nidification formant une colonie de 125 nids et 135 poussins !
Oiseaux migrateurs et cosmopolites puisque occupant toutes les zones tropicales et tempérées, à l’exception de l’Australie, les bihoreaux gris sont considérés comme des oiseaux nocturnes, vivent près des lacs, des marécages et des rivières bordés de végétation dense et nichent et dorment dans les arbres.
Pour se nourrir, ils chassent, la nuit, dans les eaux peu profondes et s’alimentent de poissons, d’animaux amphibiens, d’insectes et de petits mammifères et parfois même de poussins des autres nids d’oiseaux comme les hérons, les ibis et les sternes.
Le bihoreau gris est un oiseau au corps massif et possédant une tête large, un cou court et épais, et de courtes pattes de couleur jaune.
Deux longues plumes blanches apparaissent sur sa nuque, et les pattes tournent au rouge lors de la période de reproduction.
Après l’accouplement, la femelle pond de 3 à 5 œufs, à un écart de deux jours. Les deux parents couvent les œufs pendant 24 à 26 jours. Les petits oisillons quittent le nid après 3 semaines de vie, cependant, la capacité de vol leur est acquise après 6 semaines. La durée de vie du bihoreau est de 21 ans.
L’espèce est, pour rappel, protégée par la loi algérienne (12/235), il est donc strictement interdit de la chasser, de détruire ou d’enlever les œufs et les nids ni de perturber ou dégrader son milieu.
Petit à petit donc, le lac du barrage de Béni Haroun se transforme en véritable réserve ou site rassemblant différentes espèces de gibiers d’eau et autres oiseaux migrateurs et, c’est tant mieux pour la nature !
A. M’haimoud