Mila: Le square de la ville attise toujours le débat

Mila: Le square de la ville attise toujours le débat

Réceptionné et inauguré, à l’occasion de la fête de l’Indépendance nationale, le 5 juillet passé, après presque deux années de travaux de réhabilitation, le jardin public Rachid-Chaâboub, principal espace de détente et d’oxygénation de la ville de Mila, continue d’alimenter le débat local.

Réalisé en 1880, au temps de la colonisation et s’étendant sur une superficie de 4 874,78 m2 et un périmètre de 261,82 mètres linéaires et situé en plein centre-ville, ce patrimoine historique et écologique inestimable, ayant pour beaucoup de Mileviens nostalgiques une portée symbolique considérable, a failli disparaître à jamais si ce n’est cette levée de boucliers citoyenne contre tout bradage ou détournement de vocation. Même pendant les travaux, beaucoup de dissensions, de brouilles, de démêlés et d’accusations mutuelles entre responsables municipaux et représentants de la société civile, incarnée par l’association Mila Verte, ont accompagné toute la période des travaux. En tout cas au finish, la satisfaction était grande parmi la population qui reconnaît que l’aboutissement final des travaux a donné un résultat plus que satisfaisant.

Une virée nocturne sur les lieux, où des familles se prélassaient à la faveur de la fraîcheur du soir, nous a permis de mesurer toute la satisfaction des gens quant à la qualité des travaux effectués, un chef-d’œuvre de verdure et de beauté environnementale. Tant mieux pour Mila, ville et wilaya, car c’en est là une victoire de la raison sur la boulimie foncière ! Malgré cet acquis donc, le débat citoyen continue mais, cette fois-ci, sur les horaires d’ouverture et de fermeture (car le jardin n’est ouvert que le soir et pas le jour, pour des raisons discutables à plus d’un titre), sur l’utilité ou non de l’installation de toilettes publiques, etc. Mais le problème essentiel et vital, qui semble pris à la légère malgré son importance, reste la prise en charge effective et professionnelle de ce patrimoine, à savoir le recrutement de jardiniers qualifiés pour l’entretien et le développement des espaces verts et boisés et de gardiens pour la sécurité et la propreté des lieux, sinon on n’aura rien fait et tout disparaîtrait, comme par enchantement, en un laps de temps très court !

L’association Mila Verte, qui dispose, selon ses représentants, d’un programme très ambitieux pour cette entité environnementale (partenariat avec le Jardin d’essai d’Alger pour l’introduction et le développement de certaines espèces végétales, entre autres) et pour d’autres espaces de la ville, se propose en partenaire fiable et capable d’aller au-delà de cette réalisation et d’une manière bénévole, pourquoi donc se priver d’une telle opportunité ? Aux responsables municipaux de voir et d’en juger !

A. M’haïmoud